Depuis que l’Armée de résistance du Seigneur (Lord’s Resistance Army – LRA) a émergé dans les années 1980, on estime que ce mouvement a causé le déplacement d’environ 2,5 millions de personnes à l’intérieur-même des pays d’Afrique centrale, et à travers leurs frontières.
Ce mouvement est originaire d’Ouganda où il a pris les armes en réponse à la marginalisation du peuple Acholi par le gouvernement central, et jusqu’en 2005, le conflit avait déjà déplacé environ 1,8 millions de personnes. Dès 1993, la LRA a commencé à mener des opé-rations dans ce qui est maintenant le Soudan du Sud avant de se déplacer vers le nord-est de la République Démocratique du Congo (RDC) et le sud-est de la République Centrafricaine (Centrafrique). Les campagnes de violence de la LRA à l’encontre des civils, souvent en représailles aux opérations militaires menées contre elle, ont causé des déplacements internes conséquents, particulièrement en RDC où ont pris place la plupart des attaques de la LRA au cours des dernières années. On estime aujourd’hui qu’environ 420 000 personnes vivent une situation de déplacement interne à cause des violences perpétrées par la LRA en Ouganda, au Soudan du Sud, en RDC et en Centrafrique, ce qui représente 20 % de la population des zones touchées de ces trois derniers pays.
Dans le passé, la LRA a mené des attaques à grande échelle contre les civils, elle a commis des massacres, des mutilations, des enlèvements, des violences sexuelles et des pillages. Au cours des dernières années, toutefois, elle a changé de tactiques. Ses violences sont opérées à une échelle plus réduite, ce que traduit la baisse du nombre des nouveaux déplacements de masse. La terreur que la LRA inspire aux personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays (PDI) reste cependant omniprésente, et de nombreux PDI sont toujours réticents à l’idée de rentrer chez eux. Au lieu de rentrer, ils prolongent leur déplacement malgré les énormes difficultés auxquelles ils doivent faire face dans les endroits où ils ont trouvé refuge.