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World: L’espoir étant peu visible à l’horizon », le débat général de l’Assemblée s’ouvre par des appels à l’unité contre l’extrémisme radical et le terrorisme

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Source: UN General Assembly
Country: Afghanistan, Central African Republic, Chad, Democratic People's Republic of Korea, Egypt, Guinea, Iraq, Jordan, Liberia, Libya, Mali, Nigeria, occupied Palestinian territory, Sierra Leone, Somalia, Syrian Arab Republic, Turkey, Uganda, Ukraine, World, Yemen, South Sudan

AG/11560

Assemblée générale
Soixante-neuvième session
6e & 7e séances plénières
Matin & après-midi

Le débat général de la soixante-neuvième session de l’Assemblée générale s’est ouvert, aujourd’hui, par les appels de plusieurs dirigeants à l’unité dans la lutte contre l’extrémisme radical et le terrorisme international, fléaux qu’incarnent en particulier l’« État islamique en Iraq et au Levant », Al-Qaida et Boko Haram.

« L’espoir est peu visible à l’horizon. » C’est par ce constat sombre que le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, a inauguré le débat général de la soixante-neuvième session, dont la première journée a rassemblé 37 chefs d’État et de gouvernement dont ceux des États-Unis, de la France, de l’Égypte, de la Jordanie, du Royaume-Uni et de la Turquie.

Jusqu’au 30 septembre, les délégations, avec à leur tête des chefs d’État et de gouvernement, des ministres ou des représentants, exposent leurs vues sur de grandes questions internationales.

« Des actes indescriptibles ont été commis, des innocents sont morts », a déploré M. Ban, qui présentait son rapport* sur l’activité de l’Organisation. « Le spectre de la guerre froide est revenu nous hanter. Le printemps arabe a en grande partie été emporté par un vent de violence. »

Pour le Secrétaire général, « jamais, depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, n’y avait-il eu tant de réfugiés, de déplacés et de demandeurs d’asile. Jamais auparavant l’ONU n’avait-elle été mise à contribution pour aider tant de gens ». « Du point de vue des principes énoncés dans la Charte des Nations Unies, cette année fut terrible. »

Le Secrétaire général a estimé que la menace que des groupes extrémistes faisaient peser sur la paix et la sécurité internationales était et exigeait une réaction multiforme de la communauté internationale. « Nous devons agir avec détermination pour faire cesser les atrocités criminelles et parler ouvertement des origines de la menace », a-t-il affirmé.

Le Président des États-Unis, M. Barack Obama, a appelé à lutter contre le « cancer de l’extrémisme violent qui a ravagé de nombreuses parties du monde musulman », assurant que son pays rejetait toute suggestion d’un choc des civilisations.

M. Obama, qui devait présider un peu plus tard dans la journée une réunion de haut niveau du Conseil de sécurité sur les « combattants terroristes étrangers », a demandé qu’« ensemble » nous agissions « concrètement pour contrer la menace posée par des fanatiques religieux déterminés et les tendances qui nourrissent leur recrutement ».

Selon lui, quatre défis sont à relever à cet égard. D’abord, l’État islamique en Iraq et au Levant « doit être affaibli, puis détruit ». Ensuite, il convient d’établir un « nouveau pacte entre les peuples civilisés de ce monde pour éradiquer la guerre à sa source la plus fondamentale: la corruption des jeunes esprits par l’idéologie violente ». En troisième lieu, il faut s’attaquer aux cercles vicieux des conflits sectaires qui créent des conditions propices au terrorisme. Enfin, « les pays du monde arabo-musulman doivent se concentrer sur le potentiel extraordinaire de leur peuple, en particulier les jeunes ».

Par un malheureux télescopage de l’actualité illustrant cruellement le propos de son prédécesseur, le Président de la France, M. François Hollande, a annoncé avec émotion l’assassinat par un groupe lié à l’« État islamique » d’un ressortissant français enlevé en Algérie, Hervé Gourdel. « La France luttera sans répit pour détruire DAECH et ses complices », a promis M. Hollande, pour qui « rien de durable ne sera engagé si la question syrienne n’est pas réglée ».

Son homologue égyptien, M. Abdelfattah Alsisi, a souhaité que l’on ne permette pas aux extrémistes d’utiliser abusivement l’Islam. « Les terroristes, a-t-il observé, sont issus de sociétés différentes et ne sont pas reliés entre eux par une vraie foi. » Il a proposé de résoudre les crises en appliquant les principes de l’égalité des citoyens et du respect de l’état de droit, et en confrontant de manière ferme les forces extrémistes et terroristes.

Pour le Roi Abdullah II de Jordanie, les terroristes et criminels qui visent la Syrie, l’Iraq et d’autres pays, ne sont que le reflet extrême d’une menace globale face à laquelle la communauté internationale a besoin de définir une stratégie collective. Le Roi Abdullah a également appelé à se battre sur un autre front à l’échelle mondiale: la promotion du respect mutuel, entre et au sein des religions et des peuples.

Le Premier Ministre du Royaume-Uni, M. David Cameron, qui a préconisé une approche « globale, intelligente, inclusive et sans compromis », pour triompher des extrémistes, est revenu sur son idée de nommer un nouveau représentant spécial chargé de faire perdre à ces derniers la bataille idéologique.

Mais la méfiance à l’égard de l’ONU nourrie par les politiques du deux poids deux mesures, a été soulignée par M. Recep Tayyip Erdoğan, Président de la Turquie. Cela ne sert pas la cause de la justice, a-t-il regretté, y voyant même une des causes principales de la montée du terrorisme.

Au cours de ce débat général, les orateurs sont également invités à s’exprimer sur le thème « Élaborer et concrétiser un programme de développement porteur de transformation pour l’après-2015 », choisi par le Président de la soixante-neuvième session, M. Sam Kahamba Kutesa.

Celui-ci a fait observer que les États Membres étaient rassemblés à un moment de prospérité historique sans précédent susceptible d’engager le monde sur la route vers le développement durable. M. Kutesa a ainsi mis l’accent sur la nécessité d’atteindre le plus grand nombre de cibles des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), avant la date butoir, en 2015, et de formuler un nouveau programme de développement « ambitieux, transformateur et porteur de bénéfices concrets ».

L’Assemblée générale poursuivra son débat général demain, jeudi 25 septembre, à partir de 9 heures.

  • A/69/1

OUVERTURE DU DÉBAT GÉNÉRAL

Présentation du rapport par le Secrétaire général (A/69/1)

Le Secrétaire général de l’ONU, M. BAN KI-MOON, a rappelé que, chaque année, à pareille époque, l’espoir emplit la salle de l’Assemblée générale mais que, cette année, « l’espoir est peu visible à l’horizon ».

« Des actes indescriptibles ont été commis, des innocents sont morts », a-t-il déploré. « Le spectre de la guerre froide est revenu nous hanter. Le printemps arabe a en grande partie été emporté par un vent de violence. »

« Jamais, depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, n’y avait-il eu tant de réfugiés, de déplacés et de demandeurs d’asile. Jamais auparavant l’ONU n’avait-elle été mise à contribution pour aider tant de gens ».

Du point de vue des principes énoncés dans la Charte des Nations Unies, cette année fut terrible, a poursuivi M. Ban.

Des barils d’explosifs aux décapitations, des civils délibérément affamés aux attaques dirigées contre des hôpitaux, des sites protégés des Nations Unies et des convois humanitaires, les droits de l’homme et l’état de droit sont assaillis de toute part.

Après la dernière tragédie de Gaza, le clivage entre Palestiniens semble plus profond que jamais. « Si nous ne sauvons pas la solution des deux États, ce sont des hostilités permanentes qui nous attendent », a averti le Secrétaire général.

La situation en Ukraine et les environs demeure instable.

Au Soudan du Sud, la lutte pour le pouvoir politique a fait des milliers de morts et exposé des millions de personnes au risque de la famine.

La République centrafricaine est fracturée et traumatisée.

Le Mali et le Sahel continuent d’être aux prises avec l’insurrection, le terrorisme, le trafic de drogues et la criminalité organisée.

En Somalie, une coalition d’États africains affronte le groupe terroriste des Chabab.

Au Nigéria, Boko Haram poursuit de plus belle sa campagne sanguinaire, dont les conséquences sont terribles pour les femmes et les filles.

Le Secrétaire général a continué son tour d’horizon de la situation dans le monde en soulignant qu’en Iraq et en Syrie, « la barbarie atteint chaque jour de nouveaux sommets », et les pays de la région en subissent les conséquences par contagion.

Selon lui, la menace que des groupes extrémistes font peser sur la paix et la sécurité internationales est évidente et exige une réaction multiforme de la communauté internationale. « Nous devons agir avec détermination pour faire cesser les atrocités criminelles et parler ouvertement des origines de la menace », a ainsi affirmé M. Ban.

Le signal « attachez vos ceintures » est allumé dans le monde, a-t-il averti. En effet, des turbulences mettent chaque jour à l’épreuve le système multinational, les institutions nationales et les populations.

Soulignant que les droits de l’homme sont l’un des principaux moyens de riposte, le Secrétaire général a exhorté les États Membres à s’acquitter de leurs responsabilités vis-à-vis de leurs populations.

Pour être mieux à même de relever les défis qui se présentent, il a annoncé qu’après avoir demandé une évaluation des opérations de maintien de la paix, il nommerait dans les semaines qui viennent les membres d’un Groupe d’étude de haut niveau.

La cohésion du Conseil de sécurité est cruciale, a insisté M. Ban. Quand le Conseil n’est pas uni dans l’action, comme dans le cas de la Syrie, « de grandes souffrances en résultent et sa crédibilité est entamée, de même que celle de l’Organisation ».

Les raisons d’espérer existent, a-t-il ensuite assuré, en évoquant l’adoption de la « Voie à suivre de Samoa » et la Conférence mondiale sur les populations autochtones.

De même, le Sommet sur le climat qui a eu lieu hier est un « évènement historique ». « Nous devrons exploiter cette dynamique pour parvenir à un accord sérieux et universel à Lima en décembre et à Paris l’année prochaine », a dit le Secrétaire général.

La mobilisation des fonds est cruciale pour la crédibilité de l’action climatique, ainsi que du programme de développement pour l’après-2015. Pour M. Ban, « le moment est venu de réaligner les richesses et les besoins à l’échelle mondiale ».

Par ailleurs, pour répondre à l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest, le Secrétaire général a rappelé avoir créé une opération sanitaire sans précédent, la Mission des Nations Unies pour l’action d’urgence contre l’Ebola.

À présent, a-t-il expliqué, « nous avons besoin de 20 fois plus de moyens pour les soins, la recherche et le transport, et de 20 fois plus de matériel ».

« Nous devons aussi combattre les virus de la peur et des idées fausses », a plaidé M. Ban. Il a affirmé que les interdictions de voyager ou de transporter des marchandises n’empêcheront pas Ebola de se propager, mais qu’elles empêcheront le personnel et les fournitures d’arriver. « Nous devons isoler les malades, pas les pays qui s’efforcent de faire face à l’épidémie », a-t-il ainsi résumé.

En conclusion, le Secrétaire général a déclaré qu’il y avait aujourd’hui plus de catastrophes causées par l’homme que de cataclysmes naturels. « Certes, nous ne pouvons pas contrôler la nature, mais qui d’autres que nous est responsable de faire régner la paix et la justice dans le monde? ».

Déclaration d’ouverture du débat général

M. SAM KAHAMBA KUTESA, Président de la soixante-neuvième session de l’Assemblée générale, a affirmé que cette session et l’année à venir allaient revêtir une importance capitale. Il a ainsi cité le soixante-dixième anniversaire de l’Organisation des Nations Unies, le vingtième anniversaire de la Conférence de Beijing sur les femmes, la date butoir pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et l’élaboration d’un programme du développement pour l’après-2015.

« Ensemble nous avons fait beaucoup au cours de ces 70 ans pour maintenir la paix et la sécurité internationales, promouvoir les droits de l’homme et le développement, mais beaucoup reste à faire », a déclaré M. Kutesa. Le Président de l’Assemblée générale a estimé que le monde était totalement différent de ce qu’il était en 1945, au moment de la création de l’Organisation. Il a ainsi mis l’accent sur l’importance de garantir la prospérité et de trouver des solutions aux défis auxquels se heurte l’humanité.

Il a fait observer que les États Membres étaient rassemblés à un moment de prospérité historique sans précédent susceptible d’engager le monde sur la route vers le développement durable. Le développement doit être possible dans les domaines social, économique et environnemental.

Depuis l’adoption de la Déclaration du Millénaire, en 2000, la vie de millions de personnes a changé à travers le monde, a-t-il dit. Il faut continuer d’exploiter les OMD, a-t-il ainsi ajouté, citant les réalisations obtenues parmi les huit objectifs prioritaires. Il a souligné la nécessité d’atteindre le plus grand nombre de cibles dans les mois qui restent avant la date butoir et de formuler le nouveau programme de développement, un programme ambitieux, transformateur et porteur de bénéfices concrets. Avec l’élimination de la pauvreté et de la faim en son centre, il doit s’agir d’un programme qui promeuve une croissance inclusive et durable, la protection de l’environnement et le développement durable.

Notre plus grande responsabilité, a prévenu le Président de l’Assemblée générale, sera d’assurer les moyens adéquats pour la mise en œuvre du programme, en termes de financement, de technologies et de capacités humaines. C’est la raison pour laquelle, a-t-il expliqué, j’ai choisi « Donner et mettre en œuvre un programme de développement transformateur pour l’après-2015 » comme thème de cette session. Une des questions principales en la matière sera le développement des infrastructures, à savoir l’énergie, les routes, les chemins de fer, le transport fluvial, les aéroports, les ports ou encore les technologies de l’information et des communications.

Le Président a rappelé les défis: la pauvreté, les inégalités entre et au sein des pays, le manque d’accès aux marchés, la dette, la cherté des médicaments et les inégalités entre les hommes et les femmes. Le Président de l’Assemblée générale a rappelé son intention d’organiser un débat sur l’autonomisation de la femme en février 2015. Il a aussi cité comme défis le chômage des jeunes, le VIH/sida, les maladies non transmissibles, l’épidémie d’Ebola et l’éducation, sans oublier les changements climatiques sur lequel il entend organiser une réunion de haut niveau en juin 2015.

Le Président de l’Assemblée générale a en outre indiqué qu’il tiendrait un débat thématique de haut niveau sur la coopération entre l’ONU et les organisations régionales, en particulier pour combattre le terrorisme. Enfin, M. Kutesa a insisté sur la nécessité de se concentrer aussi sur la revitalisation de l’Assemblée générale et la réforme urgente du Conseil de sécurité.

Débat général

Mme DILMA ROUSSEFF, Présidente du Brésil, a rappelé qu’elle intervient ici à la veille de l’élection présidentielle dans son pays, élection qui, a-t-elle affirmé, représente la célébration d’une démocratie arrachée à une dictature de près de deux décennies. La « Grande transformation » dans laquelle nous sommes engagés a débouché sur une économie moderne et une société plus égalitaire, s’est-elle félicitée.

Mme Rousseff s’est aussi félicitée de ce qu’il y a quelques jours, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ait retiré le Brésil de la « carte mondiale de la faim », une transformation qui est le fruit de politiques économiques ayant permis la création de 21 millions d’emplois et une augmentation de 71% du pouvoir d’achat. Aujourd’hui, 36 millions de Brésiliens ont pu s’extirper de la pauvreté extrême, dont 22 millions au cours de mon administration, a souligné Mme Rousseff. La Présidente a aussi parlé des avancées dans le domaine de l’éducation, notamment de l’accès universel à l’éducation primaire, de la formation professionnelle de 8 millions de jeunes au cours des quatre dernières années et des politiques de discrimination positive pour faciliter l’inscription, dans les universités, d’étudiants pauvres, autochtones ou d’ascendance africaine. Qui plus est, le Congrès a adopté une loi qui alloue 75% des revenus de l’exploration pétrolière dans la zone ante-salifère au secteur de l’éducation et 25% à celui de la santé.

La Présidente du Brésil a également parlé de la discipline fiscale, se félicitant que son pays ait su résister aux pires retombées de la crise économique de 2008. Pendant la crise, s’est-elle enorgueillie, le Brésil a réussi à créer 12 millions d’emploi dans le secteur formel et à devenir une des principales destinations pour l’investissement étranger direct, tandis que sa dette extérieure est passée de 42% à 14%. Mme Rousseff a jugé urgent de rétablir le dynamisme de l’économie mondiale et d’éliminer les disparités entre l’importance économique croissante des pays en développement dans l’économie mondiale et leur manque de représentation et de participation aux processus de prise de décisions des institutions financières internationales. Les retards pris par ces dernières pour élargir aux pays en développement le droit de vote est « inacceptable ». Ces institutions risquent de perdre toute légitimité et toute efficacité, a-t-elle notamment averti.

La Présidente a fait savoir que le Brésil avait accueilli, au mois de juillet dernier, le sixième Sommet des pays du Groupe BRICS et que des accords avaient été signés pour établir une nouvelle banque du développement et des réserves en cas d’imprévu afin de protéger les pays de la volatilité financière. Chaque instrument aura un capital de départ de 100 milliards de dollars.

Mme Rousseff s’est ensuite inquiétée de l’incapacité de la communauté internationale de résoudre d’anciens conflits et de prévenir de nouvelles menaces dans le monde, constatant notamment que chaque intervention militaire mène non pas à la paix mais provoque à l’aggravation des conflits. La Présidente s’est également dite préoccupée du fait que le Conseil de sécurité peine à promouvoir des solutions pacifiques aux conflits. Elle a réclamé une « véritable réforme » de cet organe afin de mettre un terme à sa « paralysie actuelle ».

Passant ensuite à la question des changements climatiques, Mme Rousseff a indiqué qu’entre 2010 et 2013, son pays « avait évité » d’émettre 650 millions de tonnes de dioxyde de carbone par an. Pendant la dernière décennie, a-t-elle poursuivi, le taux de déforestation a été réduit de 79% sans pour autant entraver le développement économique et l’intégration sociale dans le pays. La Présidente a appelé les pays développés à démontrer sans équivoque leur engagement à répondre au défi des changements climatiques. Elle a aussi appelé à la création d’un mécanisme pour faciliter le développement, le transfert et la dissémination de technologies propres.

La Présidente du Brésil a ensuite appelé la communauté internationale à combattre la discrimination et l’exclusion. Elle a fait part de l’attachement de son gouvernement à l’autonomisation de la femme et des efforts qu’il déploie pour combattre la violence à leur encontre. Mme Rousseff a aussi parlé de l’égalité raciale et de la lutte de son pays contre l’homophobie. En la matière, elle a indiqué que la Cour suprême du Brésil reconnait désormais les unions de personnes du même sexe. Elle a insisté sur l’importance de combattre la corruption et a évoqué la création sur Internet, du portail pour la transparence du Gouvernement qui, a-t-elle expliqué, permet à tous les citoyens d’obtenir des informations sur les dépenses de l’État. Une loi sur l’accès à l’information a récemment été adoptée, permettant ainsi aux citoyens d’obtenir des données du Gouvernement, à l’exception d’informations sur la souveraineté.

Mme Rousseff a aussi jugé essentiel de prendre des mesures pour protéger de manière effective les droits de l’homme, « non seulement hors ligne, mais également en ligne ». Elle a rappelé qu’elle avait proposé, il y un an, la création d’un cadre de droits civiques pour la gouvernance et l’utilisation d’Internet, fondé sur les principes de la liberté d’expression, du respect de la vie privée, de la neutralité et de la diversité culturelle. Elle s’est félicitée de ce que, depuis lors, la communauté internationale se soit engagée à renforcer l’architecture de gouvernance d’Internet. Une mesure importante, à cet égard, a-t-elle estimé, a été la tenue, à l’initiative du Brésil, d’une réunion mondiale des parties prenantes sur l’avenir de la gouvernance d’Internet –NETmundial- à Sao Paulo, en avril dernier.

M. BARACK OBAMA, Président des États-Unis, a déclaré que les États Membres se réunissaient aujourd’hui à la croisée des chemins entre la guerre et la paix, entre le désordre et la réintégration, entre la crainte et l’espoir. Après avoir souligné les progrès réalisés jusqu’aujourd’hui, qui font qu’au sud de Manhattan ou dans le village de sa propre grand-mère, à 200 kilomètres de Nairobi, on peut tenir dans une main plus d’informations que n’en détiennent les plus grandes bibliothèques. M. Obama a rappelé une phrase qu’il a l’habitude de prononcer devant les jeunes Américains: « Aujourd’hui est le meilleur moment pour naître sur cette terre ». Et pourtant, a-t-il ajouté, « il y a un malaise qui ne passe pas sur cette terre ».

Le monde a l’impression que les forces qui se rassemblent ont occasionné de nouveaux dangers, a déclaré le Président américain, citant l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest, qui risque de se propager hors des frontières de la région, l’agression russe en Ukraine ou la brutalité du terrorisme en Syrie et en Iraq. Chacun de ces problèmes requiert une action immédiate, a-t-il ajouté, relevant l’incapacité de la communauté internationale à faire face à un monde interconnecté.

« Nous n’avons pas suffisamment contré l’intolérance, le sectarisme, ce désespoir qui nourrit le terrorisme à travers le monde », a estimé M. Obama. Un choix est à faire entre « renouveler le système international qui a permis tant de progrès ou reculer face à l’instabilité », a-t-il dit, précisant que les États-Unis, pour leur part, avaient fait le « choix clair » de « l’espoir et non la crainte ». « Nous ne voulons pas être fatalistes ou cyniques lorsqu’il s’agit de l’humanité », a-t-il dit. « Nous œuvrons pour un monde tel qu’il devrait être, que nos enfants méritent. »

Le Président des États-Unis a affirmé qu’« ensemble, nous pourrons bloquer le cancer de l’extrémisme violent ». « Nous devons assumer notre responsabilité de faire appliquer les normes internationales », a-t-il poursuivi.

M. Obama a rappelé qu’il y a 100 ans, une guerre mondiale avait coûté la vie à des millions de personnes. Puis, a-t-il expliqué, il a fallu une autre guerre mondiale pour repousser les forces du fascisme. Le Président américain a souligné que, récemment, les actions de la Russie en Ukraine avaient remis en question l’ordre de l’après-guerre. Il s’agit là, a-t-il dit, d’une « vision d’un monde dans lequel la force fait le droit, où les frontières peuvent être redessinées par une autre nation ». « L’Amérique défend d’autres valeurs », a-t-il soutenu, affirmant que « les grandes nations ne peuvent opprimer les plus petites » et que « les gens doivent être en mesure de choisir leur propre avenir ».

M. Obama a indiqué la volonté des États-Unis de renforcer les alliés de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et de respecter les engagements en faveur de la défense collective. « Nous allons imposer un coût à la Russie pour l’agression, et contrer les mensonges avec la vérité », a-t-il dit appelant les autres « à nous rejoindre du bon côté de l’histoire ».

Une autre voie est possible, celle de la diplomatie et de la paix, des idéaux que défend cette Organisation, a-t-il observé. Si la Russie suit cette voie, « alors nous lèverons nos sanctions et saluerons son rôle pour relever les défis communs ».

M. Obama a indiqué qu’il se tenait devant les États Membres, aujourd’hui, pour exprimer l’engagement de son pays à investir sa puissance « dans le travail commun pour résoudre les problèmes auxquels nous sommes confrontés au XXIe siècle ».

S’agissant d’Ebola, il faut, a-t-il dit, un « effort plus large pour arrêter une maladie qui pourrait tuer des centaines de milliers de personnes, infliger des souffrances horribles, déstabiliser les économies, et qui se déplace rapidement à travers les frontières ». « C’est pourquoi nous allons continuer à mobiliser d’autres pays pour prendre des engagements tangibles et concrets en vue de lutter contre cette épidémie et améliorer la sécurité sanitaire mondiale à long terme. »

Par ailleurs, a ajouté le Président américain, « l’Amérique vise une solution diplomatique à la question nucléaire iranienne, dans le cadre de son engagement à arrêter la propagation des armes nucléaires et à poursuivre la paix et la sécurité d’un monde qui en est exempt ». « Ce n’est possible que si l’Iran saisit cette occasion historique. » Il a ainsi lancé un message aux dirigeants et au peuple de l’Iran qu’il a qualifié de « simple »: « Ne laissez pas passer cette opportunité. Nous pouvons parvenir à une solution qui répond à vos besoins en énergie tout en assurant le monde que votre programme est pacifique. »

Il a souligné que les États-Unis étaient engagés dans un programme de développement qui élimine l’extrême pauvreté d’ici à 2030. « Nous assumerons notre part pour aider les gens à se nourrir, à développer leurs économies et à garantir des soins aux malades. Si le monde agit ensemble, nous pouvons faire en sorte que tous nos enfants puissent profiter d’une vie d’opportunités et de dignité. »

Les États-Unis poursuivent également leur objectif de réduire de manière ambitieuse les émissions de carbone, a-t-il dit, notant qu’ils avaient augmenté leurs investissements dans l’énergie propre. « Nous ferons notre part et aideront les pays en développement à faire la leur. Mais nous ne pouvons réussir dans la lutte contre les changements climatiques que si nous sommes rejoints dans cet effort par toutes les grandes puissances. C’est ainsi que nous pouvons protéger la planète pour nos enfants et nos petits-enfants. »

Alors que l’on se tourne vers l’avenir, « les risques d’un cycle de conflits pourraient faire dérailler ces progrès », a-t-il déclaré, citant « le cancer de l’extrémisme violent qui a ravagé de nombreuses parties du monde musulman ».

« Dans ce siècle, nous sommes confrontés à un type de terrorisme plus brutal » que la terreur utilisée par des groupes au XXe siècle, « qui a manipulé une des plus grandes religions au monde ». « Avec un accès à la technologie qui permet aux petits groupes de faire beaucoup de mal, ils ont adopté une vision cauchemardesque divisant le monde entre les fidèles et les infidèles, tuant autant de civils innocents que possible, et utilisant les méthodes les plus brutales pour intimider les gens au sein de leurs communautés. »

Il a assuré que son pays rejetait toute suggestion d’un choc des civilisations. « La croyance en une guerre de religion permanente est le refuge erroné des extrémistes qui ne peuvent ni construire ni créer quoi que ce soit, et colportent ainsi le fanatisme et la haine. »

« Ensemble, il nous faut agir concrètement pour contrer la menace posée par des fanatiques religieux déterminés et les tendances qui nourrissent leur recrutement », a-t-dit, soulignant la nécessité de relever quatre défis à cet égard.

Tout d’abord, le groupe terroriste connu sous le nom d’État islamique en Iraq et au Levant doit être affaibli, puis détruit. Aucun dieu n’avalise la terreur que ce groupe sème, a-t-il dit, précisant que « le seul langage que ces tueurs connaissent est celui de la force ».

Par conséquent, a-t-il déclaré, « les États-Unis travailleront avec une large coalition en vue de démanteler ce réseau de la mort ». « Dans cet effort, nous n’agissons pas seuls. Et nous ne comptons pas envoyer des troupes américaines d’occupation de terres étrangères. Au lieu de cela, nous allons soutenir les Iraquiens et les Syriens à se battre pour récupérer leurs communautés ».

M. Obama a annoncé que les États-Unis utiliseraient leur puissance militaire dans une campagne de frappes aériennes pour faire reculer l’« État islamique ». « Nous allons former et équiper les forces qui luttent contre ces terroristes au sol. Nous allons œuvrer à couper leur financement, et à arrêter le flux de combattants dans et hors de la région. »

Signalant que plus de 40 pays avaient proposé de se joindre à cette coalition, il a demandé au monde à se joindre à cet effort. « Nous ne céderons pas aux menaces, et nous allons démontrer que l’avenir appartient à ceux qui construisent, non à ceux qui détruisent », a-t-il affirmé.

Deuxièmement, il est temps pour le monde, en particulier les communautés musulmanes, de toujours rejeter l’idéologie d’Al-Qaida et de l’« État islamique ». « Le temps est venu d’établir un nouveau pacte entre les peuples civilisés de ce monde pour éradiquer la guerre à sa source la plus fondamentale: la corruption des jeunes esprits par l’idéologie violente. » Cela signifie, a-t-il dit, de couper le financement qui alimente cette haine, de réparer l’espace que les terroristes occupent, y compris l’Internet et les médias sociaux. « Nous devons offrir une vision alternative », a-t-il dit.

L’idéologie de l’« État islamique », d’Al-Qaida ou de Boko Haram ne périra dès lors qu’elle sera condamnée et combattue au grand jour, a estimé M. Obama. Plus tard dans la journée, le Conseil de sécurité doit adopter une résolution qui souligne la responsabilité des États pour contrer l’extrémisme violent, a-t-il indiqué, notant que les résolutions devaient être suivies par des engagements concrets.

En troisième lieu, il convient de s’attaquer aux cercles vicieux des conflits sectaires qui créent des conditions propices au terrorisme, a-t-il dit, évoquant les antagonismes entre sunnites et chiites. « Il est temps que les dirigeants politiques, civils et religieux rejettent les conflits sectaires », a-t-il déclaré. « C’est un combat que personne ne gagne », a-t-il ajouté, constatant que la guerre civile brutale en Syrie avait déjà tué près de 200 000 personnes et fait des millions de déplacés et que l’Iraq était au bord du gouffre.

Ensemble, avec leurs partenaires, les États-Unis ont formé et équipé l’opposition syrienne à être un contrepoids face aux terroristes de l’« État islamique » et à la brutalité du régime Assad. « Mais la seule solution durable à la guerre civile en Syrie est politique », a—t-il dit, mettant l’accent sur la nécessité d’assurer une transition politique inclusive qui réponde aux aspirations légitimes de tous les citoyens syriens, indépendamment de leur origine ethnique ou de leur religion.

Quatrièmement, « les pays du monde arabo-musulman doivent se concentrer sur le potentiel extraordinaire de leur peuple, en particulier les jeunes. » Lorsque les jeunes ont les outils nécessaires pour réussir, les sociétés s’épanouissent, a-t-il affirmé, précisant que son pays collaborerait avec ceux qui promeuvent cette vision. De même, lorsque les femmes participent pleinement à la vie politique ou à l’économie d’un pays, les sociétés sont plus susceptibles de réussir. C’est pourquoi nous soutenons la participation des femmes dans les parlements et dans les processus de paix, dans les écoles et l’économie.

Ces changements positifs ne doivent pas se faire au détriment des traditions ou de la foi, a-t-il assuré, affirmant que les États-Unis seraient un partenaire constructif et respectueux. « Nous ne tolèrerons pas des refuges pour les terroristes » et « nous ne serons pas une puissance occupante », a-t-il notamment déclaré.

Le Président américain a, en outre, mis l’accent sur la nécessité de faire preuve d’initiative pour tenter de régler le conflit israélo-palestinien. « Le panorama est sombre, mais les États-Unis ne renonceront pas à la quête de la paix. » « Que les choses soient claires: le statu quo en Cisjordanie et à Gaza n’est pas durable », a-t-il lancé, avant d’ajouter: « Tant que je serai Président, nous défendrons le principe selon lequel les Israéliens, les Palestiniens, la région et le monde ne connaîtront la justice et la sécurité qu’avec deux États vivant côte à côte, dans la paix et la sécurité ».

« C’est ce que les États-Unis sont prêts à faire, a-t-il dit: prendre des mesures contre les menaces immédiates, tout en poursuivant l’objectif d’un monde où la nécessité d’une telle action est diminuée ». « Si les États-Unis n’hésiteront jamais à défendre leurs intérêts, ils ne se déroberont pas face à la promesse de cette institution et sa Déclaration universelle des droits de l’homme, l’idée que la paix n’est pas simplement l’absence de guerre, mais la présence d’une vie meilleure. »

M. Obama a conclu en citant Eleanor Roosevelt pour qui les droits universels commençaient « dans de petits endroits, près de chez nous, dans des lieux si petits qu’ils ne peuvent être vus sur aucune carte du monde. Pourtant, ils sont dans le monde de l’individu, le quartier où il habite, l’école ou le collège qu’il fréquente, l’usine, la ferme ou le bureau où il travaille. »

« En cette croisée des chemins, les États-Unis ne se détourneront pas de ce qu’il convient de faire », a ajouté le Président américain, qui a appelé les États Membres à se « joindre à cette mission commune, pour les enfants de demain et d’aujourd’hui ».

Le Président de l’Ouganda, M. YOWERI KAGUTA MUSEVENI, a déclaré que l’Afrique et son pays étaient en train d’émerger d’une « longue nuit de déclin » qui a duré cinq siècles, avec le commerce des esclaves, la colonisation, le néocolonialisme, le pillage et même le génocide.

La génération actuelle des dirigeants africains s’efforce de répondre aux distorsions que l’agression étrangère a provoquées dans les sociétés. La classe moyenne africaine représente maintenant 313 millions de personnes qui ont porté les dépenses de consommation à 2,5 trillions de dollars.

Parmi les maux qui ont gangréné l’Afrique, le Président a dénoncé la « pseudo-idéologie sectaire religieuse ou tribale » qui a inspiré la plupart des conflits en Afrique et sème encore le chaos en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Une telle idéologie devrait, selon lui, être bannie et traitée avec le mépris qu’elle mérite.

Pour ce qui est de sa transformation socioéconomique, l’Ouganda construit des routes, des réseaux électriques, ferroviaires et de communication, ainsi que des systèmes d’éducation et de santé universels, a indiqué M. Museveni. L’Ouganda a également intégré ses marchés dans les organisations régionales.

L’Afrique dans son ensemble et les pays africains pris individuellement deviennent des partenaires plus crédibles, a-t-il résumé. L’Ouganda a besoin et se félicite de recevoir des investissements, des touristes, et, dans certains cas, de conclure des partenariats sécuritaires avec les États du monde et dûment approuvés par l’Union africaine.

Le Roi d’Espagne, DON FELIPE VI, a indiqué que l’on célèbrera bientôt le quarantième anniversaire du début de la « transition politique » qui a permis à son pays de passer d’une dictature à un système fondé sur les libertés et les droits. Mis à part les effets de la crise, l’économie espagnole compte parmi les premières du monde, sans parler de la puissance culturelle du pays. Le Roi d’Espagne a affirmé que la puissance de l’espagnol en tant que « langue universelle » contribue à une plus importante diversité linguistique et culturelle dans l’arène internationale. L’espagnol doit assumer formellement sa position en tant que « langue officielle des Nations Unies mais aussi langue de travail utilisée et représentée ». Le Roi d’Espagne a fait part de l’engagement de son pays à défendre la diversité culturelle « sous tous ses aspects et dans toutes ses manifestations ». Le positionnement géographique de l’Espagne, a-t-il poursuivi, lui a permis de créer des liens privilégiés avec plusieurs parties du monde, à commencer par l’Europe qui, a-t-il appelé, doit être plus unie, plus portée à la cohésion et plus capable de garantir la prospérité de tous ses citoyens.

Le Roi d’Espagne s’est alarmé de la prolifération des conflits et de leur impact sur la population civile. « Lorsque la brutalité triomphe dans une partie du monde, personne n’est à l’abri et nous sommes tous ses victimes », a-t-il affirmé. Il a annoncé que l’Espagne s’est portée candidate à un siège non permanent du Conseil de sécurité pour la période 2015-2016. Il a rappelé qu’au cours des 25 dernières années, 130 000 membres des Forces armées espagnoles ont participé à des opérations de maintien de la paix et à des missions humanitaires de l’ONU. Le Roi a aussi signalé qu’au cours des deux dernières décennies, l’Espagne avait consolidé son statut parmi les principaux contributeurs de la coopération pour le développement et a insisté sur la nécessité, en matière de développement, d’assurer l’égalité entre les sexes et d’inclure les femmes dans tous les aspects de la vie politique, sociale et économique. Le Roi a précisé qu’au cours des 14 dernières années, l’Espagne avait versé 30 milliards de dollars pour appuyer le développement dans le monde, dont un milliard de dollars au Fonds espagnol pour les OMD. L’Espagne a d’ores et déjà créé un Fonds pour les futurs objectifs de développement durable.

Felipe VI a appelé à contrer les effets néfastes des changements climatiques, se félicitant notamment que le Sommet sur le climat et la Conférence de Samoa sur les petits États insulaires en développement aient reconnu la priorité qu’il faut accorder à la capacité de réaction et de résilience des États. Le Roi d’Espagne s’est félicité des progrès réalisés par l’Afrique et fait part de la solidarité de ses concitoyens avec les victimes de la maladie à virus Ebola.

Le Président de la Mauritanie, M. MOHAMED OULD ABDEL AZIZ, s’est félicité de constater que de nombreux pays du continent africain avaient enregistré des taux de croissance élevés de 5%, en dépit de la crise aigüe qui continue d’affecter le monde, « grâce à la politique économique éclairée » mise en œuvre par leurs gouvernements. Ainsi, des projets générateurs de revenus ont-ils été appuyés pour lutter contre le chômage, en particulier dans les rangs des jeunes et des femmes. De même, 2014 a été proclamée en Afrique « Année de l’autosuffisance alimentaire et de l’agriculture ».

L’Afrique, a poursuivi le Président, aspire à une coopération fructueuse avec ses partenaires pour ouvrir les marchés à ses produits agricoles et avoir accès aux technologies de préservation de l’environnement. Si l’Afrique n’a pas été suffisamment entendue lors de l’élaboration des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), aujourd’hui « elle parle d’une même voix » pour faire prévaloir la justice, la bonne gouvernance et le respect des droits de l’homme, a assuré M. Aziz. Le programme de développement pour l’après-2015 doit notamment s’articuler autour de la lutte contre la pauvreté et contre le sida et le paludisme.

L’apparition du virus d’Ebola en Afrique de l’Ouest constitue un défi majeur. Estimant que « les mesures prises jusqu’à présent pour arrêter la propagation du fléau demeurent insuffisantes », le Président a lancé un appel pressant à la communauté internationale pour soigner les malades, renforcer les moyens de prévention et accroître les investissements dans le domaine de la recherche scientifique.

Par ailleurs, le phénomène complexe de l’immigration clandestine et les tragédies qu’il occasionne quotidiennement demandent une action immédiate, car la surveillance des frontières et les lois les plus strictes ne suffisent pas à arrêter les vagues d’immigrants du sud vers le nord. M. Aziz a dit qu’il fallait garantir des conditions de vie décentes pour la jeunesse africaine.

L’élite politique africaine s’est engagée à promouvoir les libertés collectives et la démocratie, ce qui implique la participation de toutes les composantes de la société civile, notamment des femmes et des jeunes. Se référant à la situation démographique spécifique du continent africain, le Président a souligné qu’en 2050, deux tiers des trois milliards d’habitants seront des jeunes, d’où l’importance de mettre l’accent sur les structures sociales et sur l’enseignement.

En outre, l’Afrique doit faire face à de nombreux défis en matière de sécurité, avec le terrorisme, le crime organisé, le trafic des armes et des drogues, et la traite des personnes. Le Président a souhaité une coopération accrue entre le Conseil de sécurité de l’ONU et le Conseil africain de paix et de sécurité.

La Mauritanie est préoccupée par la situation en Lybie où elle voit se dessiner « les prémices d’une guerre civile ». De plus, face aux actes criminels perpétrés par Boko Haram au Nigéria, l’Afrique et la communauté internationale doivent conjuguer leurs efforts en vue d’éliminer « ce danger qui menace l’Afrique dans son ensemble ».

En République centrafricaine, où la situation reste tendue, « il faut bâtir la confiance et transcender tout ce qui est de nature à entraver le processus de paix », a poursuivi le Président.

Sur une note positive, il s’est félicité des progrès enregistrés dans la région des Grands Lacs, au Soudan du Sud et au Mali.

Le Sahel, qui a été l’une des premières régions à souffrir du terrorisme, a réussi, avec l’appui des pays africains et l’intervention déterminante de la France, à paralyser les activités illicites et à éloigner le danger du terrorisme des zones vitales, a constaté M. Aziz. L’éradication du terrorisme au Sahel constitue un défi majeur auquel s’ajoutent les exigences du développement et de la lutte contre la pauvreté. De même, la situation au Moyen-Orient est une source de grande inquiétude avec l’amplification du terrorisme.

Enfin, le continent africain aspire à renforcer sa présence dans les forums et les institutions internationaux pour qu’ils soient plus représentatifs des peuples. « Le statut de membre permanent du Conseil de sécurité demeure le monopole d’un nombre restreint de pays », ce qui ne reflète pas les réalités contemporaines, a regretté M. Aziz. L’Afrique doit se voir conférer une représentation permanente.

Mme MICHELLE BACHELET, Présidente du Chili, a déclaré que l’instabilité et le manque de cohésion sociale constituaient une menace à la paix, à la sécurité, au respect des droits de l’homme, au développement et à la démocratie. « En d’autres termes, ils menacent tout ce en quoi nous croyons et qui forme le socle des Nations Unies et de notre engagement en tant que dirigeants ».

Pour Mme Bachelet, l’ONU doit continuer d’être ce lieu incontournable où les plus grands défis peuvent être relevés. Elle a souligné que le Conseil de sécurité aidait à prévenir les crises et à les résoudre, à travers notamment les opérations de maintien de la paix, qui, de plus en plus, « se concentrent sur la protection des civils ». La Présidente chilienne a toutefois noté qu’à maintes reprises, les membres du Conseil n’étaient pas parvenus à des accords sur les crises les plus graves, en Syrie et en Ukraine notamment, sapant de fait la légitimité et la crédibilité du principal organe international de maintien de la paix et de la sécurité dans le monde. Après avoir réaffirmé la nécessité de respecter l’intégrité territoriale et la souveraineté de tous les États Membres ainsi que les droits des minorités, elle a déclaré que le Chili demeurait convaincu de l’importance qu’il y a à élargir la composition du Conseil et de le réformer sur la base de la proposition française de renoncer au droit de véto dans les situations impliquant la responsabilité de protéger.

S’agissant du développement durable, Mme Bachelet a jugé que l’établissement de l’agenda du développement durable pour l’après-2015 devrait recevoir le soutien politique des gouvernements et sociétés de toutes les régions du monde. Elle a ajouté que le processus en question représentait une opportunité à saisir pour, sur la base d’objectifs quantifiables et spécifiques, s’attaquer aux problèmes sociaux et économiques communs à l’ensemble des États. Dans une allusion à la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité, Mme Bachelet a insisté sur le fait que les femmes devaient être au cœur du nouveau mécanisme international de paix et de développement. « Nous croyons que la pleine intégration des femmes dans tous les secteurs de la société est un préalable à la réalisation du développement et devrait par conséquent être une priorité de l’agenda pour l’après-2015 », a-t-elle ainsi dit.

Mme Bachelet a indiqué que pour les Hispaniques, la cohésion sociale était la première priorité: « Les inégalités sont l’une des plus grandes menaces au développement comme à la sécurité internationale, car elles favorisent l’instabilité et nous empêche d’avancer sur la voie d’un développement inclusif en vue de mettre fin à l’exclusion et à la pauvreté ». Se référant aux progrès réalisés par son pays, Michelle Bachelet a souligné l’importance des réformes fiscales pour pérenniser la gratuité de l’éducation et celle des réformes politiques pour renforcer le cadre démocratique et la légitimité des institutions. « À terme, ce que nous voulons, c’est renforcer le droit d’avoir des droits », a-t-elle martelé.

Sur les changements climatiques, la Présidente du Chili, qui a rappelé qu’à l’instar d’autres nations d’Amérique du Sud, son pays s’était engagé à réduire de 20% son taux d’émissions à l’horizon 2020, a plaidé pour l’établissement de mécanismes de responsabilisation. Enfin, elle a attiré l’attention sur la nécessité de renforcer le multilatéralisme dans au moins trois domaines fondamentaux: le renforcement du leadership politique du Secrétaire général de l’ONU, de la capacité d’action de l’Organisation sur le terrain et des partenariats au développement entre les pays, les organismes internationaux, la société civile et le secteur privé.

Mme PARK GEUN-HYE, Présidente de la République de Corée, a tout d’abord souligné l’urgence qui s’attache à la résolution du dossier du programme nucléaire nord-coréen, lequel constitue la plus grande menace à la paix dans la péninsule coréenne et en Asie du Nord-Est. La République populaire démocratique de Corée (RPDC) reste le seul pays à avoir procédé à un essai nucléaire au XXIe siècle, a-t-elle affirmé, ajoutant que ce programme s’apparentait à un rejet total du Traité sur la non-prolifération. « La RPDC doit prendre la décision d’abandonner ses armes nucléaires », a asséné Mme Park, ajoutant que ce pays devait également s’engager sur la voie de l’ouverture, de la réforme et du développement économique. « Si elle faisait ce choix, la République de Corée, aux côtés de la communauté internationale, apporterait un soutien résolu au développement de l’économie de la RPDC », a-t-elle promis.

Soulignant la transition difficile en cours en Asie du Nord-Est, et pointant les tensions grandissantes –historiques, territoriales et maritimes– que connaît la région, Mme Park a déploré qu’il n’existe pas de mécanisme de consultations multilatérales. « Dans ce contexte, je vais promouvoir l’Initiative de coopération et de paix en Asie du Nord-Est, dont l’objectif est d’instaurer un climat de confiance et de coopération dans la région », a-t-elle assuré, prenant comme exemple la coopération multilatérale dans plusieurs domaines –sûreté nucléaire, lutte contre le crime organisé, acheminement de l’aide en cas de catastrophe naturelle– menée en Europe. Elle a aussi rappelé qu’elle avait proposé la création d’un organe consultatif sur la sûreté nucléaire en Asie du Nord-Est.

La Présidente de la Corée du Sud a affirmé que la situation des droits de l’homme en RPDC était très préoccupante et appelé de ses vœux la mise en œuvre par la RPDC et la communauté internationale des recommandations avancées par la Commission d’enquête sur les droits de l’homme et adoptées par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Elle a exhorté les agences de l’ONU et les pays concernés à apporter le soutien nécessaire aux déserteurs de la RPDC, afin qu’ils puissent librement choisir le pays de leur réinstallation.

Mme Park a ensuite jugé anormal qu’il y ait deux Corées en dépit d’un langage, d’une culture et d’une histoire communs. « Alors que cette année marque le vingt-cinquième anniversaire de la chute du Mur de Berlin, la péninsule coréenne reste écrasée par le mur de la division », a-t-elle affirmé, mentionnant les dizaines de familles qui ont été séparées. « J’appelle la communauté internationale à se tenir à nos côtés pour mettre à bas le dernier mur de division au monde », a-t-elle déclaré. Rappelant qu’elle avait, il n’y a pas longtemps, proposé l’ouverture de couloirs entre les deux pays, Mme Park a indiqué que les blessures de la division ne seront guéries que lorsque les peuples du Nord et du Sud vivront ensemble en harmonie au sein d’un même habitat. Elle a indiqué que la zone démilitarisée, construite autour de la démarcation militaire pour prévenir une résurgence du conflit, avait de fait fini par empêcher les allers et retours des personnes pendant 60 ans.

« J’espère construire à l’intérieur du symbole même de notre division un parc mondial d’une éco-paix, qui commencerait à réunir les peuples et les habitats divisés de la péninsule », a-t-elle affirmé. Mme Park a espéré qu’en enlevant les barbelés dans certaines petites parties de la zone démilitarisée et en permettant les gens des deux côtés de vivre ensemble, un tel parc émergerait comme un lieu de vie et de paix. La Présidente a précisé que le parc serait construit sous les auspices de l’ONU et toutes les parties –les deux Corées, les États-Unis d’Amérique et la Chine– ayant leur mot à dire. « Une Corée unie serait le point de départ d’un monde sans armes nucléaires, offrirait une solution fondamentale à la question des droits de l’homme en RPDC et permettrait l’avènement d’une Asie du Nord-Est stable et coopérative », a-t-elle conclu.

M. CHEIKH TAMIM BIN HAMAD AL-THANI, Émir du Qatar, a indiqué que la région du Moyen-Orient avait connu une étape dangereuse pendant la guerre perpétrée contre « nos frères Palestiniens » et que rien ne garantit qu’une guerre similaire ne se reproduise à l’avenir. Il a dénoncé le fait qu’Israël persiste dans sa politique d’occupation et ignore la volonté de la communauté internationale. La conscience de l’humanité a été profondément choquée par les images tragiques des actes d’agression dans Gaza qui, a affirmé l’Émir, représentent un crime contre l’humanité. Pour lui, Israël doit se rendre à l’évidence et reconnaître que la sécurité de son peuple passe par la paix. Il a aussi appelé la communauté internationale à pousser Israël à lever le blocus et à réaliser le processus de reconstruction.

M. Al-Thani a insisté pour que la communauté internationale réponde aux aspirations du peuple palestinien, qualifiant d’inutiles et d’inacceptables les solutions temporaires et les accords fragmentés. Le Conseil de sécurité doit assumer sa responsabilité morale et éviter la sélectivité dont il a fait preuve par le passé, a-t-il ajouté, tandis que la communauté internationale doit convaincre les Palestiniens que ceux qui ont tués leurs enfants à Gaza ne seront pas reçus dans les foras diplomatiques comme s’ils se comportaient en personnes civilisées.

L’Émir du Qatar s’est attardé sur la situation en Syrie, avertissant que « cette catastrophe humanitaire » devient de plus en plus dangereuse, faute d’une vision claire pour une solution à la crise. Il a appelé la communauté internationale à œuvrer de concert pour mettre un terme aux effusions de sang et à « la destruction systématique de la Syrie par un régime qui offre pour seule option à son peuple le choix entre son maintien au pouvoir ou la destruction du pays ». M. Al-Thani a dénoncé le fait qu’aucune ligne rouge n’ait été tracée devant le régime syrien et que le monde soit resté impassible alors que des femmes et des enfants syriens subissaient les armes chimiques. Le Conseil de sécurité doit honorer ses engagements juridiques et humanitaires et protéger les Syriens à la fois contre les dangers posés par le terrorisme du régime et le crime de génocide qu’il commet et par les forces terroristes qui profitent de la misère et de l’absence de l’État et de la communauté internationale.

M. Al-Thani a affirmé que le terrorisme dont souffrent les sociétés arabes et islamiques est une offense à la religion, née d’interprétations superficielles et d’anathèmes. Il a souligné que le terrorisme peut seulement être combattu dans son environnement social et qu’il faut donc éviter de pousser les sociétés « à être obligées de choisir entre le terrorisme et la tyrannie ou entre le terrorisme et la discrimination sectaire ». Dans le cas de l’Iraq, les gens qui ont combattu le terrorisme se sont retrouvés marginalisés et maltraités par des milices terroristes sectaires. Il est donc impératif de convaincre le peuple iraquien que lorsqu’il défend sa patrie, il défend ses droits, sa dignité et sa liberté, et il en va de même pour le peuple syrien. L’Émir du Qatar a appelé la communauté internationale à appuyer fermement l’Iraq, soulignant que le maintien de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de ce pays dépend de la fin du conflit sectaire et de la réconciliation nationale.

M. Al-Thani a également appelé les États Membres à appuyer la réconciliation en Libye et a exhorté les forces politiques libyennes à se diriger vers la voie du dialogue national. L’Émir s’est dit encouragé par l’issue du dialogue national au Yémen mais s’est inquiété du fait que « certaines forces » semblent être résolues à faire échouer le processus pour faire prévaloir des intérêts sectaires au lieu de la justice et de la bonne gouvernance. Il a appelé le peuple yéménite à préserver les avancées du dialogue national et l’ONU à veiller à la mise en œuvre de ses décisions en la matière, en rebâtissant l’armée nationale et combattant les milices armées dans le pays, entre autres.

M. SERZH SARGSYAN, Président de l’Arménie, a tout d’abord indiqué que le 24 avril prochain les Arméniens à travers le monde commémoreront le centième anniversaire de l’événement le plus tragique de leur histoire, le génocide de 1915. « Ce génocide a constitué un crime contre la civilisation et l’humanité, et sa condamnation inégale a ouvert la voie à d’autres crimes de masse », a-t-il poursuivi. Le Président a tenu à remercier les pays, en les nommant un à un, qui ont reconnu et condamné d’une manière ou d’une autre le génocide arménien. Il a également remercié les États-Unis, l’Union européenne et toutes les personnalités, entités publiques et organisations « qui ont publiquement appelé les choses par leur nom », puisque, a poursuivi M. Sargsyan, « le déni est l’une des phases du crime de génocide ».

Le Président de l’Arménie a affirmé que pendant un siècle les Arméniens ont attendu que la Turquie fasse preuve de courage, regarde sa propre histoire en face et reconnaisse le génocide arménien, afin de « soulager les prochaines générations du lourd fardeau du passé ». « Au contraire, nous continuons d’entendre des messages ambigus, dans lesquels la victime et l’assassin sont mis sur le même pied d’égalité, falsifiant l’histoire », a-t-il affirmé. Il a rappelé que l’Arménie n’avait jamais conditionné la normalisation de ses relations bilatérales avec la Turquie à la reconnaissance du génocide arménien, insistant, au contraire sur les Protocoles de Zurich, dont son pays est à l’origine, et qui sont en attente d’une ratification par le Parlement turc.

« Ankara affirme publiquement qu’il ne ratifiera ses protocoles que lorsque les Arméniens céderont la région du Nagorno-Karabakh, la libre Artsakh, à l’Azerbaïdjan, ce à quoi le peuple de l’Arménie et de l’Artsakh répond souvent ‘ l’enfer avec votre ratification ’ », a déclaré M. Sargsyan. Il a précisé que cette expression, empruntée au langage courant, concentrait la lutte séculaire d’une nation entière et rappelait à tous ceux qui veulent mettre en jeu la terre des autres que la mère patrie est sacrée. « C’est dans ces circonstances que les responsables d’Erevan considèrent sérieusement de se retirer ces Protocoles Arméno-turcs de l’ordre du jour du Parlement », a-t-il prévenu.

Le Président a ensuite rappelé qu’une église érigée en Syrie en mémoire des victimes du génocide arménien et qui contenait leurs restes avait été détruite par les terroristes. Déplorant la détérioration constante de la situation en Iraq et en Syrie, il a tenu à attirer l’attention sur les dizaines de milliers d’Arméniens pris au piège à Alep. « L’Arménie a souligné en de nombreuses occasions la nécessité de défendre la population arménienne de Syrie et les Yezidi du nord-ouest de l’Iraq », a-t-il déclaré, se disant encouragé par la position unie de la communauté internationale à ce sujet.

Revenant au conflit du Nagorno-Karabakh, il a déploré que le fait que la communauté internationale ait échoué à apprécier objectivement les déclarations belliqueuses et les diverses menaces brandies, au plus haut niveau de l’État azerbaidjanais, avait conduit à une situation où tout est permis. « Le Président de l’Azerbaïdjan a désigné la nation arménienne toute entière comme l’ennemie public numéro un, et ce qui est vu comme un crime par le monde est considéré en Azerbaïdjan comme un fait glorieux », a-t-il asséné. Rappelant que le droit à l’autodétermination des peuples était déterminant pour la résolution pacifique des conflits, et citant à ce titre le récent référendum en Écosse, le Président de l’Arménie a rappelé que « ce n’était pas une coïncidence que le droit de décider de son destin par un référendum était au cœur des propositions avancées par le Groupe de Minsk de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE)».

M. Sargsyan a détaillé les quatre résolutions adoptées par le Conseil de sécurité concernant la situation dans le Nagorno-Karabakh, avant de déplorer leur non-application et leur interprétation fallacieuse par l’Azerbaïdjan. Il a rappelé qu’aucune de ces résolutions n’identifiait l’Arménie comme partie au conflit. Les autorités de l’Azerbaïdjan n’appliquent pas les dispositions essentielles des résolutions du Conseil, y compris celles appelant au respect des normes humanitaires, a indiqué le Président, qui a, en outre, critiqué le traitement inhumain réservé aux civils arméniens prisonniers de guerre.

En conclusion, M. Sargsyan a rappelé que la coprésidence du Groupe de Minsk de l’OSCE était la seule entité spécialisée habilitée par la communauté internationale à traiter des questions afférentes au Nagorno-Karabakh, ce dont l’Azerbaïdjan est bien conscient. « L’Azerbaïdjan cherche à importer le règlement du conflit dans d’autres enceintes en essayant de le dépeindre comme un conflit territorial ou en exploitant le facteur de la solidarité religieuse », a-t-il affirmé, ajoutant que cela ne manquait pas de sel puisque que l’Arménie entretient traditionnellement de très bonnes relations avec les pays musulmans.

M. ABDELFATTAH AL SISI, Président de l’Égypte, a noté que le monde commençait à comprendre les circonstances qui avaient conduit les Égyptiens à sortir dans la rue pour se révolter contre les forces de l’extrémisme et de l’obscurantisme. La montée de l’extrémisme et de la violence perpétrée au nom de la religion montre les vrais objectifs des groupes qui exploitent la religion, a-t-il remarqué. Il a expliqué que l’édification d’un État civil démocratique en Égypte ne pouvait se faire qu’en organisant des élections législatives, après les élections présidentielles et un référendum constitutionnel.

Notre but, a-t-il précisé, est de construire une « Nouvelle Égypte », un État qui respectera les droits et les libertés, qui assurera la coexistence des citoyens sans exclusion ni discrimination, qui mettra en pratique l’état de droit, garantira les libertés d’opinion, de croyances et de culte. Le Président a mentionné le programme ambitieux dont s’est doté son pays pour garantir son développement jusqu’en 2030, en se basant sur une économie de libre marché capable d’attirer les investissements. Le « Nouveau Canal de Suez » est la preuve du sérieux de nos intentions, a-t-il dit, avant de lancer une invitation à participer à la Conférence économique qui se tiendra en Égypte en février 2015.

Le Président égyptien a demandé que l’on ne permette pas aux extrémistes d’utiliser abusivement l’Islam. Les terroristes, a-t-il observé, sont issus de sociétés différentes et ne sont pas reliés entre eux par une vraie foi. Il a voulu que l’on intensifie la coopération dans la lutte contre ce fléau. Il a proposé de résoudre les crises en appliquant les principes de l’égalité des citoyens et du respect de l’état de droit, et en confrontant de manière ferme les forces extrémistes et terroristes.

L’Égypte et les pays voisins de la Libye ont lancé une initiative en vue de faire sortir ce pays frère de sa détresse, a-t-il poursuivi. S’agissant de la Syrie, le Président égyptien a estimé qu’il était possible de mettre en place un cadre politique qui réponde aux aspirations du peuple sans pour autant faire de compromis avec le terrorisme. Il a aussi placé de l’espoir dans la constitution du nouveau Gouvernement iraquien qui devrait apporter la stabilité et reprendre le contrôle de zones prises par l’organisation terroriste « EIIL ». Le Président a plaidé en faveur d’un État palestinien indépendant, avant de déclarer qu’en tant que candidate à un siège non permanent du Conseil de sécurité pour la période 2016-2017, l’Égypte plaidera en faveur des intérêts des pays en développement, en particulier ceux d’Afrique, ainsi que pour une réforme accélérée du système des Nations Unies.

Le Roi ABDULLAH II de Jordanie a mis l’accent sur le fait qu’en un an, les défis au Moyen-Orient ont significativement augmenté et a averti que ceux qui pensent que cela ne les concerne pas avaient tort. « La sécurité de toute nation sera définie par le sort du Moyen-Orient », a-t-il affirmé dans son appel à une réponse collective concertée. Pour le Roi, les terroristes et criminels qui visent la Syrie, l’Iraq et d’autres pays, ne sont que le reflet extrême d’une menace globale face à laquelle la communauté internationale a besoin de définir une stratégie collective. La Jordanie a d’ores et déjà assumé un rôle de chef de file dans ce combat contre le terrorisme. L’autre front sur lequel il va falloir se battre à l’échelle mondiale, selon lui, est la promotion du respect mutuel, entre et au sein des religions et des peuples. « Les enseignements du véritable Islam sont clairs: les conflits et querelles sectaires y sont condamnés et l’Islam interdit la violence contre des Chrétiens et des autres communautés qui vivent dans les pays », a-t-il expliqué avant de réaffirmer que les Arabes chrétiens font intégralement partie du passé, du présent et de l’avenir de « sa » région.

Dans cet esprit, la Jordanie s’apprête à présenter un projet de résolution pour demander qu’un nouveau crime international, qui tomberait dans la catégorie des crimes de génocide et de crimes contre l’humanité, soit prise en compte, sur la base des crimes horribles récemment commis contre certaines communautés religieuses en Iraq et en Syrie. La radicalisation se nourrit, selon lui, de l’injustice, de l’insécurité et de la marginalisation et il appartient à « cette Assemblée » de définir un ordre du jour transformateur pour le développement de manière à permettre un avenir meilleur aux peuples à travers des programmes et des investissements concrets.

Abordant les crises régionales, il a estimé qu’il fallait trouver des solutions politiques basées sur le consensus pour une sortie de crise en Syrie, en Iraq et au Liban. La Jordanie soutient un Iraq stable et uni avec un processus politique national inclusif. Pour ce qui est de la Syrie, le Roi a estimé qu’il fallait trouver une solution politique basée sur des réformes qui offriraient à toutes les communautés un rôle dans la reconstruction de leur pays. À cet effet, l’influence internationale est essentielle, selon lui, pour faire revenir l’opposition syrienne modérée et le régime actuel à la table des négociations. Avec plus de 1,4 million de réfugiés syriens en Jordanie, le Roi a également mis en avant le poids énorme supporté par son pays et a affirmé qu’une telle crise de réfugiés représente une responsabilité mondiale et appelle une solution globale.

À ce stade, la réponse n’a pas été à la hauteur des besoins et un effort concerté est urgent pour apporter de l’aide humanitaire en Syrie et pour soutenir les pays d’accueil des réfugiés syriens. Quant au conflit israélo-palestinien, le Roi a estimé que le premier pas était de reconstruire Gaza grâce à un effort international de taille, et, parallèlement, de ne ménager aucun effort pour régler « une fois pour toute » cette question sur la base de l’Initiative de paix arabe.

M. FRANÇOIS HOLLANDE, Président de la France, s’est ému de l’assassinat d’Hervé Gourdel, un ressortissant français enlevé en Algérie par un groupe qui se dit lié à DAECH et qui agit au nom de la barbarie. Mais la France ne cédera jamais, a promis le Président. Elle luttera sans répit pour détruire DAECH et ses complices. Aujourd’hui, le terrorisme a changé de dimension et de prétention. Des pays comme l’Iraq sont en danger. Dès le mois d’août, la France a livré du matériel militaire aux forces engagées en première ligne contre DAECH. « J’ai aussi décidé de répondre à la demande des nouvelles autorités iraquiennes de disposer d’un appui aérien. Des opérations sont en cours », a indiqué le Président français.

M. Hollande a ajouté que rien de durable ne sera engagé si la question syrienne n’est pas réglée. Le chaos provoqué par la répression brutale du régime a créé les conditions du terrorisme. C’est pourquoi la France continuera d’apporter tout son soutien à l’opposition démocratique syrienne, seule représentante légitime du peuple syrien. Cette crise nous concerne car les combattants étrangers qui rejoignent l’Iraq et la Syrie viennent de partout. « Nous devons prendre des mesures pour lutter contre les filières terroristes, pour protéger nos jeunes de l’endoctrinement, prévenir leur embrigadement et tarir les financements. »

Le Président a estimé qu’il est urgent de trouver une solution au conflit israélo-palestinien. Cet été, la troisième crise de Gaza a été la plus meurtrière avec plus de 2 000 morts. La France souhaite que le Conseil de sécurité adopte une résolution permettant que les engagements pris par les parties lors du cessez-le-feu soient confortés. Gaza ne peut rester une cache d’armes pour le Hamas et une prison à ciel ouvert pour sa population. Il faut tout faire aujourd’hui pour que les négociations de paix aillent enfin à leur terme, qu’il n’y ait qu’une solution, celle de deux États.

Au Moyen-Orient, a poursuivi M. Hollande, il faut aboutir sur le dossier nucléaire iranien et trouver un accord solide qui donnera toute certitude que l’Iran ne se dotera pas de l’arme nucléaire. Concernant la Libye, il a reconnu qu’une forme de chaos s’est installée et qui est un risque pour l’unité de la Libye et pour la stabilité de ses voisins. Des initiatives doivent être prises par les Nations Unies pour aider les Libyens à reconstruire un État, désarmer les milices et chasser les terroristes.

Le deuxième danger, a continué le Président français, c’est Boko Haram au Nigéria. La France soutient les efforts du Nigéria, du Cameroun, du Tchad, du Niger et du Bénin, pour lutter contre un mouvement qui est l’équivalent de DAECH en Afrique. L’Afrique est un continent d’avenir qui demande la solidarité. C’est le sens de l’engagement de la France aux côtés du Mali et en République centrafricaine, dans le cadre des Nations Unies. En Afrique de l’Ouest, l’épidémie d’Ebola a déjà fait plus de 2 700 morts. Notre devoir est d’agir et la France a déjà répondu en prenant la décision de créer un pont humanitaire depuis Dakar et en déployant en « Guinée forestière » un hôpital militaire. L’Europe a débloqué 150 millions d’euros, a aussi rappelé le Président français.

En Ukraine, la France et l’Allemagne poursuivent leurs efforts pour renouer le dialogue et obtenir un règlement durable de la crise. M. Hollande a terminé en parlant du dérèglement climatique. Il a averti qu’il ne restait plus que 500 jours pour parvenir à un nouvel accord universel et ambitieux à la Conférence sur le climat (COP21) à Paris. La France tiendra ses engagements sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre et contribuera à hauteur d’un milliard de dollars à la capitalisation du Fonds vert pour le climat.

M. ENRIQUE PEÑA NIETO, Président du Mexique, a salué le rôle multidimensionnel de l’ONU dans le monde. Dans un monde caractérisé par tant de phénomènes qui ne connaissent pas de frontières, il faut déployer des efforts internationaux concertés pour en venir à bout. Il a relevé que l’ONU doit changer pour s’améliorer. Le monde a besoin, par exemple, d’un Conseil de sécurité qui soit plus représentatif de l’architecture internationale en pleine mutation. Le Président a ainsi proposé l’augmentation du nombre de membres non permanents dotés du droit de se faire réélire immédiatement à la fin de leur mandat. « Le monde a besoin d’un Conseil de sécurité où les membres permanents n’utilisent pas leur droit de veto en cas de violations du droit international humanitaire », a-t-il tranché.

Le Président a estimé que ce XXIe siècle a besoin d’une ONU dotée d’une nouvelle architecture. Le changement n’est jamais facile, a-t-il reconnu, en prenant l’exemple du Mexique qui a connu une situation semblable. Toute la classe politique et la société mexicaines étaient unanimes sur le besoin d’une restructuration profonde du pays mais la prise de risque a été difficile. Le Président s’est donc félicité que le Mexique se soit finalement engagé dans des changements profonds grâce au « Pacte pour le Mexique » qui a permis des réformes profondes grâce à la volonté de toute une nation qui a osé le changement. Revenant sur la situation des Nations Unies, le Président a relevé que de nombreux États reconnaissent la nécessité de réformer une organisation qui va célébrer son soixante-dixième anniversaire, l’année prochaine. Néanmoins, a-t-il regretté, personne ne veut perdre ses privilèges alors qu’il faut une nouvelle ONU pour que le monde puisse compter sur une organisation efficace dans les domaines de la paix et du développement.

Le Président a rappelé que le Mexique va accueillir, l’année prochaine, la première Conférence des États parties au Traité international sur le commerce des armes. Il a souhaité que cet évènement soit l’occasion, pour la communauté internationale, de limiter les conséquences néfastes des armes sur les populations. Il a également estimé que l’ONU devrait renforcer ses efforts pour un désarmement nucléaire complet. Sur un tout autre sujet, le Président a dit espérer que le programme de développement pour l’après-2015 prenne en compte le fait que la pauvreté ne se mesure pas seulement à l’aune des revenus financiers. Ce nouveau programme doit viser l’intégration économique et sociale.

M. SAULI NIINISTÖ, Président de la Finlande, a regretté que le Conseil de sécurité n’ait pas été en mesure de faire face à ses responsabilités s’agissant des crises en Ukraine et en Syrie en estimant que cette situation démontrait la nécessité de réformer cette instance. Il s’est dit heureux que l’Assemblée générale ait adopté le 24 mars dernier une résolution sur l’intégrité territoriale de l’Ukraine, tout en regrettant que la condamnation de la Russie n’ait pas été plus forte. Il a exhorté cette dernière à contrôler ses frontières avec l’Ukraine afin de prévenir l’afflux des armes et des combattants.

Le Président de la Finlande a exhorté la communauté internationale à ne pas abandonner le peuple syrien et a rappelé que la moitié des Syriens sont déplacés, dont 3 millions sont réfugiés dans des pays voisins. Il a dit que le conflit syrien avait dangereusement affecté la sécurité de toute la région et estimé que « l’État islamique » n’est qu’une conséquence de ce conflit. Ce défi ne pourra pas être relevé sans une coopération internationale la plus large. Il a insisté sur le fait que la Finlande contribuera à ses efforts internationaux, avant d’exhorter le Conseil de sécurité à saisir la Cour pénale internationale (CPI) de la situation en Syrie. Alors que nous allons commencer les négociations intergouvernementales sur le programme de développement pour l’après-2015, le Président de la Finlande a souligné l’urgence qu’il y a à prendre des engagements pour répondre aux besoins de l’humanité et de la planète.

M. SUSILO BAMBANG YUDHOYONO, Président de l’Indonésie, a salué les progrès que le monde a connus dans la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), même si, a-t-il déploré, ces succès diffèrent en fonction des régions, des pays et même des régions d’un même pays. Il a indiqué que ces efforts internationaux de développement lui ont appris une leçon: le meilleur facteur de changement est la gouvernance, non pas la « bonne gouvernance », mais la « gouvernance intelligente », celle qui implique un leadership innovant et une participation publique active, deux éléments sans lesquels tous les efforts de développement resteraient vains.

M. Yudhoyono a déclaré que l’Indonésie a pu faire croître son revenu par habitant de 400% en une décennie, mais a regretté que malgré des avancées notoires, la communauté internationale n’ait pas pu réaliser certaines initiatives. Il a évoqué les lenteurs à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ou dans les négociations sur un programme de réduction des émissions de gaz à effet de serre, après l’expiration du Protocole de Kyoto prévue en 2020. Il a déploré les blocages dans la réforme de l’architecture financière internationale tout comme dans la réforme des Nations Unies. Alors que le programme de développement pour l’après-2015 est en cours de finalisation, le Président a prévenu qu’il refusera tout programme qui mesurerait les succès à l’aune des seuls biens matériels, contribuant ainsi à déshumaniser et marginaliser les citoyens. « Nous voulons un développement durable et équitable », a-t-il plaidé.

Le Président a relevé que la croissance économique mondiale a permis aux pays d’Asie du Sud-Est, regroupé au sein de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ASEAN), de renforcer leur collaboration. Il a regretté les nombreux foyers de tensions, rappelant l’époque de la guerre froide que l’on croyait révolue. Il a, dans ce contexte, appelé à la fin de la souffrance des Palestiniens et souhaité voir la solution à deux États se concrétiser. Il a émis le vœu que la situation en Ukraine, en Iraq et en Syrie trouvera une solution durable. M. Yudhoyono a indiqué que les appels à la coexistence pacifique, propres au XXe siècle, sont désormais révolus, et que ce XXIe siècle exige des dirigeants de « la passion » pour résoudre les problèmes du monde.

Parmi ces problèmes, il a pointé le doigt sur l’« État islamique en Iraq et au Levant (EIIL) » dont l’idéologie n’épouse en rien les enseignements de l’Islam qui est une religion de paix. Il a souligné que dans ce monde où l’extrémisme a le vent en poupe, l’Indonésie restait attachée aux valeurs de liberté, de tolérance, de modération et de multiculturalisme. Il s’est félicité de la solution au conflit qui avait cours dans la province indonésienne d’Aceh depuis 30 ans. Il a conclu son propos en invitant la communauté internationale à construire un nouveau monde de paix, de prospérité et de justice.

Mme CRISTINA FERNÁNDEZ DE KIRCHNER, Présidente de l’Argentine, a attribué la majeure partie des problèmes de la planète à l’absence de multilatéralisme et a donc salué la décision de l’Assemblée générale de créer un cadre juridique multilatéral applicable aux opérations de restructuration de la dette souveraine. Elle a demandé la réforme des institutions financières internationales notamment du Fonds monétaire international (FMI) qui « a accompagné l’Argentine », selon la Présidente, lors de la dernière crise de la dette. Mme Kirchner, qui a insisté sur le fait que la crise financière menace l’économie des pays émergents, a rappelé qu’en 2001, son pays avait déjà connu une crise de la dette au moment où il réalisait de nombreuses avancées économiques et sociales.

Mon pays a « trois grandes affaires, a dit la Présidente, et personne n’a assumé la responsabilité de ce qui lui est arrivé ». « Lorsque l’on doit 160% du PIB, ce n’est pas uniquement le pays endetté qui est coupable mais les créanciers aussi », a-t-elle souligné. Elle a souligné que depuis 1976, l’Argentine a accumulé une dette sans précédent qui a fini par la faire imploser. Nous avons réussi le développement tout en prenant en charge la dette que d’autres nous ont léguée et aujourd’hui, le FMI reconnaît que notre croissance économique est la troisième au monde, s’est enorgueillie la Présidente.

Mme Kirchner a affirmé que depuis 2003, son pays a remboursé plus de 190 milliards de dollars. Nous avons également payé au Club de Paris une dette qui remonte à 1956, un moment, a ironisé la Présidente, où le Ministre actuel des finances n’était même pas encore né. Nous avons restructuré la dette avec 92,4% des créanciers et nous sommes arrivés à un accord avec « Repsol », lorsque nous avons décidé de récupérer nos actifs pétroliers, alors même que l’accès aux marchés des capitaux nous était interdit, a précisé la Présidente.

À cause de la complicité du système judiciaire des États-Unis, l’Argentine est aujourd’hui harcelée par les fonds vautours. Malgré ce harcèlement et ce « terrorisme financier », a promis la Présidente, l’Argentine veut et va payer ses dettes.

La Présidente est aussi revenue sur les attentats de 1992 et de 2011 dont son pays a été victime et qui l’ont poussé à solliciter finalement la coopération de la République islamique d’Iran. Dès que nous avons signé le mémorandum, les institutions juives nous ont accusés de complicité avec « l’État terroriste d’Iran ». Mais, s’est demandée la Présidente, où sont ces institutions juives et tous ceux qui nous accusaient lorsque le Secrétaire d’État américain a rencontré lundi dernier son homologue iranien à l’hôtel Waldorf Astoria de New York?

Attribuant les pressions sur l’« EIIL » à la conversation qu’elle a eue avec le pape François, la Présidente a dit: « il nous faut plus de colombes de la paix pour bâtir un monde plus sûr. Il nous faut davantage de respect international ». L’on ne combat pas le terrorisme avec les tambours de la guerre, a-t-elle prévenu, et si cette Assemblée reprend son leadership, je suis convaincue que nous pourrons construire la paix et, en somme, léguer à nos enfants un monde meilleur.

« Qui vend des armes aux terroristes? » s’est interrogée la Présidente, en se disant « très méfiante » après tout ce qui s’est passé, ces dernières années. « Nous vivons une troisième guerre, des guerres ciblées dans lesquelles les populations civiles finissent par être les seules victimes. » Au sujet de la souveraineté des Îles Malvinas, elle a déclaré: « Il n’y aura pas de solution, tant que le vote des cinq membres permanents du Conseil de sécurité vaudra plus que celui des autres pays ».

M. RECEP TAYYIP ERDOĞAN, Président de la Turquie, s’est alarmé du nombre d’enfants tués et mutilés lors des conflits actuels, notamment dans la bande de Gaza. Ceux qui essayent d’attirer l’attention sur ces atrocités sont traités de partisans du terrorisme, a-t-il dénoncé. À ceux qui accusent des pays de violer la liberté de la presse, il a répondu en rappelant le nombre de journalistes tués en Palestine. De l’avis du Président turc, ceux qui ne réagissent pas aux meurtres de femmes et d’enfants participent directement à ces crimes contre l’humanité. Les politiques de deux poids deux mesures mènent à un manque de confiance grave et entraînent une méfiance à l’égard des Nations Unies. Cela ne sert pas la cause de la justice, a-t-il regretté, y voyant même une des causes principales de la montée du terrorisme.

Les problèmes en Iraq se propagent au-delà de ses frontières, a-t-il fait remarquer, regrettant que ce pays devienne une sorte de sanctuaire pour les terroristes. Il a assuré que la Turquie accompagnerait le peuple iraquien dans sa quête de stabilité et de paix. Il a aussi attiré l’attention sur le même débordement constaté en Syrie. Le moment est venu de passer des paroles aux actes, a-t-il dit en interpellant l’ONU. « Le monde est plus grand que les cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité qui ont rendu l’ONU inefficace. » Le Président Erdoğan a regretté que l’ONU n’ait pas réussi à trouver de solution en Syrie et en Palestine. On se concentre sur des questions sélectives, comme les morts par armes chimiques, mais on n’accorde pas la même attention aux 200 000 personnes tuées par des armes classiques, a encore dénoncé le Président.

De même, a-t-il poursuivi, l’ONU n’a rien fait lors du coup d’État en Turquie. Les Nations Unies sont incapables de prendre une position ferme face aux agissements incontrôlés en Iraq, a-t-il ajouté. Il a appelé les Nations Unies à faire preuve de plus de courage pour être du bon côté de l’histoire. Le Président turc a condamné fermement l’invocation de l’Islam pour justifier le terrorisme.

Réitérant la position de son pays qui est d’éviter toute ingérence dans les affaires intérieures des États, il a plutôt invoqué les raisons humanitaires et morales. La Turquie a accueilli 1,5 million de réfugiés syriens, a-t-il indiqué, en se désolant du manque d’appui des autres pays. Les pays européens « riches et forts » n’en ont accueilli que 130 000. Le Président a aussi parlé du nombre des blessés de Gaza qui sont soignés dans les hôpitaux turcs, ainsi que de l’accueil fourni à 30 000 Yézidis et aux Kurdes. « Nous avons ouvert nos frontières aux Juifs qui ont été expulsés de l’Europe, il y a 500 ans, nous avons toujours protégé les Chrétiens et aujourd’hui nous ouvrons les portes à ceux qui sont dans le besoin, indépendamment de leur religion ou de leur race », a résumé le Président. Il en a déduit que la Turquie était devenue l’un des pays les plus généreux du monde en termes d’aide humanitaire.

Après avoir rappelé que son pays souffre du terrorisme depuis 30 ans, il a souligné qu’il était l’« un des rares à avoir dit que l’antisémitisme est un crime contre l’humanité », demandant qu’on le reconnaisse aussi pour l’islamophobie. Il a espéré des solutions aux problèmes de Chypre et à l’occupation territoriale de l’Azerbaïdjan. Il a conclu en rappelant la candidature de son pays à un siège de membre non permanent du Conseil de sécurité.

Le Président de la Bolivie, M. EVO MORALES AYMA, a déclaré que « la Terre nourricière et l’humanité sont frappées par des crises créées par un capitalisme inhumain et prédateur ». C’est la raison pour laquelle il faut bâtir sans retard un monde nouveau et un programme de développement pour l’après-2015 en harmonie avec la nature.

La Bolivie propose au monde le bien-vivre et la création d’une culture de la vie et de la solidarité, a dit M. Morales. La Terre nourricière étant « manipulée et transformée en marchandise », il faut réagir avec une autonomisation économique des pauvres et des marginalisés.

Chaque pays a le droit de décider de ses stratégies de développement. Les écosystèmes de la mer et de la terre doivent être renforcés et les droits des peuples autochtones respectés « face aux encouragements mercantiles ».

En particulier, le Président a défendu le droit fondamental à l’eau, source de vie. Or, aujourd’hui, 3 milliards de personnes vivent dans les régions où la demande en eau dépasse l’offre. En 2050, ce seront 4 milliards de personnes qui souffriront de pénurie d’eau dans le contexte des changements climatiques. Grâce à son programme intitulé « Mon eau », la Bolivie a déjà atteint l’objectif du Millénaire pour le développement dans ce domaine.

M. Morales a évoqué ensuite son combat « contre les forces méprisantes du capital et des marchés, le pouvoir omniprésent des banques et des usuriers, et les fonds vautours qui volent en toute impunité les pays en développement ». Pour éliminer la faim et la pauvreté dans le monde, il faut transformer les structures financières « d’exclusion » que sont le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale. « Nous appelons cela: éliminer le colonialisme financier », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, M. Morales a vilipendé « les pays qui promeuvent les conflits pour protéger leurs intérêts impérialistes ». Après avoir dénoncé la cruauté et la barbarie d’Israël et les crimes et les « actes de génocide » commis dans la bande de Gaza, il a insisté pour que la Palestine soit reconnue en tant que membre de plein droit des Nations Unies.

L’avenir de la Syrie doit être déterminé par le peuple syrien, a poursuivi le Président. Il a rejeté l’ingérence des États-Unis en Iraq qui a provoqué la guerre dans ce pays ainsi que la violence extrême des terroristes en soulignant que « rien ne justifie la violence fratricide ». Lorsque les États-Unis interviennent, a-t-il martelé, « ils laissent derrière eux la destruction, la misère et la mort », et « laissent les richesses entre les mains de quelques entreprises transnationales ».

« La guerre contre la guerre ce n’est pas la même chose que la guerre pour la paix, c’est une formule perverse », a estimé M. Morales. Il a critiqué « le discours de guerre » du Président Obama qui est aussi, selon lui, « un discours de fanatisme extrémiste ». Il a également qualifié le blocus contre Cuba d’« acte de génocide ».

Enfin, le Président a rappelé que le droit historique du peuple bolivien en ce qui concerne son accès souverain à la mer a été foulé aux pieds pour favoriser les intérêts de certains. La Bolivie a ainsi décidé de saisir la Cour internationale de Justice (CIJ) pour résoudre pacifiquement et de bonne foi un différend historique avec le Chili.

M. DANILO MEDINA SÁNCHEZ, Président de la République dominicaine, a cité des mesures fermes prises par son pays pour la lutte contre la pauvreté et les inégalités, en faisant en sorte que les citoyens soient au centre des politiques. Nous avons établi un pacte national dont la priorité est l’éducation, a-t-il dit, avant de préciser que 4% du PIB est consacré à l’éducation publique. Grâce à des milliers de volontaires et à un rythme sans précédent de construction d’écoles, l’analphabétisme sera bientôt réduit à néant, a précisé M. Sánchez. Il a également mis l’accent sur des initiatives qui ont permis à son pays de sortir 528 061 personnes de la pauvreté au cours des 18 derniers mois. Nous devons, à l’image de l’Union européenne, être en mesure de mettre de côté, une bonne fois pour toutes, la menace de la guerre, a dit le Président.

Il a annoncé la conclusion prochaine d’un accord qualifié d’« historique » avec son voisin Haïti faisant des deux États, deux nations souveraines coopérant dans l’intérêt de leurs populations respectives. Dans cette nouvelle étape nous aimerions pouvoir compter sur la communauté internationale, a-t-il dit, en particulier dans le domaine de l’état-civil, le but étant de fournir une pièce d’identité à chaque personne qui séjourne en République dominicaine. Il a indiqué que de nombreux immigrés haïtiens vivant dans son pays n’ont pas de pièces d’identité car Haïti n’a pas les moyens techniques pour ce faire.

M. UHURU KENYATTA, Président du Kenya, a indiqué qu’au début du mois, son pays avait versé un million de dollars à la lutte contre la maladie à virus Ebola et que la semaine dernière, les ministres de la santé de l’Afrique de l’Est étaient venus à Nairobi pour définir les mesures à prendre pour que le virus ne se propage pas dans la région. Il a affirmé que la suspension des vols aériens, y compris ceux de Kenya Airways, vers les capitales affectées, avait été décidée après les avertissements de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Il a reconnu que de telles mesures avaient isolé les pays touchés et porté atteinte à leur économie. Notre intention n’était pas de faire du mal, a-t-il ajouté, mais en tant que plateforme régionale, les avertissements de l’OMS ne nous ont pas laissé beaucoup d’options. Le Président Kenyatta a annoncé que les vols de Kenya Airways reprendront dès que des mesures « appropriées » seront mises en place. Rien n’exige une action aussi urgente et déterminée de la part de la communauté internationale que la lutte contre ce virus « dévastateur ». La crise Ebola souligne l’impératif de bâtir des États solides, capables de faire face aux crises et de répondre aux situations d’urgence, a ajouté le Président.

M. Kenyatta a réclamé un programme de développement pour l’après-2015 capable de prendre en compte l’interconnexion entre les défis sociaux, économiques et environnementaux de ce siècle. Ce programme, a-t-il précisé, doit être universel, global et réceptif à chaque pays afin d’être véritablement transformateur. Le Président a toutefois indiqué qu’un certain nombre de défis y font obstacle, notamment le terrorisme et l’extrémisme violent. Nation aux premières lignes de la lutte régionale et internationale contre la terreur, le Kenya est conscient du fait que l’interconnexion entre démocratie et lutte contre le terrorisme présente de grands défis pour la sécurité et les institutions publiques. Le Président a rappelé que les terroristes exploitent l’élargissement de l’espace démocratique, exerçant parfois une influence sur les politiciens locaux. À moins d’établir un tampon efficace contre cette tendance, a-t-il averti, le Kenya aura du mal à concrétiser la démocratie et le programme de développement pour l’après-2015.

M. Kenyatta s’est inquiété de la fragilité de la Corne de l’Afrique. En Somalie, a-t-il indiqué, le Kenya continue de sacrifier des vies et des ressources pour ramener la paix et nous agissons, confiants que la communauté internationale maintiendra son cap. Le Président s’est alarmé du peu de progrès réalisés au Soudan du Sud. Nous ne pouvons pas laisser tomber cette jeune nation et son peuple, a-t-il plaidé, et aucune nation n’a autant souffert des négligences de la communauté internationale que celle-là. Il a appelé les dirigeants sud-soudanais à faire preuve d’un leadership « déterminé et éclairé » afin de parvenir à la paix sans plus de délais.

Revenant au programme de développement pour l’après-2015, M. Kenyatta a voulu que celui-ci épouse le principe de la « responsabilité première des pays en développement », sans quoi le programme serait voué à l’échec, a-t-il averti. Il a estimé que l’agenda post-2015 doit s’attaquer en premier lieu à la pauvreté, la maladie et la faim et a voulu qu’il soit entièrement financé dès son entrée en vigueur.

Au cours de son intervention, le Président a parlé des politiques sociales lancées par son gouvernement. Il a évoqué la Campagne « Beyond Zero » qui a été lancé par la Première Dame du Kenya pour renforcer la gestion des maladies chroniques évitables, dont le VIH/sida, et pour améliorer la santé maternelle et infantile. Un programme de transfert de fonds à l’intention des orphelins, des enfants vulnérables, des personnes gravement handicapées et des personnes âgées cible 450 000 ménages à travers le Kenya. Le Président a aussi fait part de l’attachement de son pays à la protection de la faune et de la flore et a indiqué que le Kenya œuvre toujours pour reconstituer le couvert forestier sur 10% de son territoire.

M. LUIS GUILLERMO SOLÍS RIVERA, Président du Costa Rica, a déploré la recrudescence des violations des droits de l’homme partout dans le monde et le fait que beaucoup restent impunies. Il s’est notamment alarmé des agissements de l’« EIIL ». Après avoir énuméré les autres situations de conflit et de crise qui entraînent de telles violations, il a attiré l’attention sur le cas de l’Amérique centrale où des millions de personnes traversent seules les frontières vers les États-Unis en prenant tous les risques. Le Président a dénoncé la passivité, demandant aux Nations Unies de passer à l’action face aux États qui ne respectent pas les normes agréées.

Le maintien de la paix et de la sécurité internationales commence par l’instauration d’une culture de la paix, a-t-il rappelé, en soulignant ce que fait son pays, siège notamment de la Cour interaméricaine des droits de l’homme. En outre, en tant que membre du Groupe des Amis de la médiation, le Costa Rica a joué le rôle de chef de file pour l’adoption de la résolution 6863 de l’Assemblée générale dont l’objectif était de souligner le rôle des organisations régionales et sous-régionales dans la médiation. Le Président a insisté pour que les États règlent leurs différends par la voie pacifique et a exigé que les auteurs de crimes graves, comme les crimes contre l’humanité, soient traduits en justice, se disant défavorable à l’affaiblissement de la Cour pénale internationale.

Le Président costaricien a demandé au Conseil de sécurité d’adopter une mentalité proactive et d’être démocratique, efficace, transparent et inclusif. Il a exhorté les membres permanents du Conseil de sécurité de ne pas utiliser leur droit de veto dans les cas de génocide, de crime contre l’humanité et de crime de guerre, se félicitant à cet égard de la proposition française d’un « code de conduite » pour guider l’exercice du droit de veto. Il a demandé de favoriser la réélection du Costa Rica au Conseil des droits de l’homme.

M. Solís Rivera a condamné les attaques aveugles du Hamas contre Israël et les attaques commises par les Forces armées israéliennes. Il a rejeté le transfert des armes classiques vers les zones actuelles de conflit. Il a lancé un appel aux États pour qu’ils interdisent et restreignent ces transferts et condamné l’utilisation des armes à sous-munition en Syrie, rappelant que l’Amérique centrale est la première zone exempte d’armes à sous-munition dans le monde. Il s’est dit prêt à négocier un nouvel instrument juridiquement contraignant sur les armes nucléaires.

Il n’y aura pas de paix s’il n’y a pas de développement durable, si nous détruisons l’environnement et si nous ne garantissons pas tous les droits de l’homme, a prévenu le Président. En ce qui concerne le programme de développement durable pour l’après-2015, il a dit attendre des cibles précises et orientées vers l’action. Toute politique publique doit inclure les changements climatiques, a-t-il ajouté, en demandant de mobiliser l’engagement politique pour parvenir à un instrument juridiquement contraignant en 2015 sur le climat. En tant que Président en exercice de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), région qui a été déclarée « zone de paix », il a réaffirmé l’importance du règlement pacifique des différends.

M. ELBEGDORJ TSAKHIAGIIN, Président de la Mongolie, a rappelé que son pays a embrassé, il y a 25 ans, la démocratie, l’état de droit, l’économie de marché et une société ouverte comme voie du développement. Les citoyens participent directement à la définition des priorités et aux affectations budgétaires. Pour gagner la confiance des investisseurs et tracer le chemin du développement à long terme, le Mongolia Economic Forum, Business Summit and Discover Mongolia ont été créés et de nouvelles lois sur l’investissement pétrolier et la transparence budgétaire ont été adoptées.

S’agissant des changements climatiques, M. Tsakhiagiin a demandé l’opérationnalisation du Fonds vert pour le climat pour encourager la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il a ajouté que la Mongolie vient d’adopter sa politique de développement vert. En ce qui concerne les OMD, le Président a dit attendre du Groupe de travail de l’Assemblée générale ouvert sur les objectifs de développement durable un document tenant compte des besoins spécifiques des pays en développement sans littoral.

M. Tsakhiagiin a aussi parlé du dernier Sommet Mongolie-Chine-Russie, une occasion de discuter des questions relatives au transport de transit, au développement des infrastructures et à la réduction des barrières commerciales. La Mongolie redouble également d’efforts pour joindre l’Association de coopération économique Asie-Pacifique (APEC) et a commencé le dialogue avec l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN). Le pays s’est aussi engagé de manière constructive au Sommet de l’Asie orientale.

Le Président a indiqué que la paix et la stabilité dans le nord-est de l’Asie, notamment dans la péninsule coréenne, constituait une priorité pour la Mongolie. Il a exhorté à la reprise rapide des Pourparlers à six, arguant que la péninsule doit être une zone exempte d’armes nucléaires. La réforme du Conseil de sécurité, a conclu le Président, devra refléter les nouvelles réalités politiques et économiques du monde. Sur 193 États, 105 appartiennent au Forum des petits États et sur les 70 États qui n’ont jamais été élus membres du Conseil, 50 sont des petits États dont la Mongolie, a fait observer M. Tsakhiagiin, avant d’annoncer la candidature de son pays à un siège non permanent du Conseil, en 2022.

Le Président du Nigéria, M. GOODLUCK EBELE JONATHAN, a espéré que le programme de développement pour l’après-2015 reflètera les aspirations de toutes les régions du monde. Pour sa part, l’Afrique souhaite que les nouveaux objectifs de développement durable soient centrés sur les personnes. À ce sujet, le Président a salué les recommandations du Groupe intergouvernemental d’experts sur le financement du développement qui fournit une base solide aux négociations.

M. Jonathan a dénoncé le terrorisme vicieux et l’implication de combattants étrangers, que ce soit avec Al-Qaida au Maghreb, El Chabab en Somalie, Boko Haram au Nigéria ou l’« État islamique en Iraq et au Levant (EIIL) ». Il s’agit d’un défi majeur qui requiert une réponse collective et une révision des outils des opérations de maintien de la paix.

À ce sujet, les activités violentes et criminelles de Boko Haram continuent de menacer le peuple et le Gouvernement du Nigéria, s’est plaint le Président. Par la terreur, les assassinats, les attentats et les enlèvements, Boko Haram s’efforce d’entraver le développement du nord-est du pays. En avril dernier, a-t-il rappelé, des jeunes filles innocentes ont été arrachées à leur école à Chibok. Il a remercié tous les pays et toutes les organisations qui ont manifesté leur solidarité avec le Nigéria et assuré que son gouvernement ne ménageait pas ses efforts pour obtenir leur libération.

Par ailleurs, M. Jonathan a considéré que l’incapacité du Conseil de sécurité à agir à l’unanimité pour répondre aux défis urgents en matière de paix et de sécurité internationales, en Syrie, en Iraq, en Ukraine, ou pour ce qui est de la situation entre Israël et la Palestine, plaidait en faveur d’une réforme du Conseil. Il est impératif de profiter en 2015 du cinquantième anniversaire de la réforme de 1965 pour avancer sur ce dossier.

L’Afrique de l’Ouest est maintenant ravagée par le virus Ebola. Si le Nigéria a été en mesure de réagir rapidement pour contrôler la propagation de la maladie, la situation au Libéria et en Sierra Leone requiert une action durable, collective et mondiale, a fait valoir le Président. Grâce aux efforts concertés de ses professionnels de la santé, de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et de ses partenaires internationaux, le Nigéria ne connaît pas aujourd’hui de cas d’Ebola, a-t-il affirmé. En outre, le Nigéria a déjà dépensé 3,5 millions de dollars pour aider le Libéria, la Sierra Leone et la Guinée à combattre la maladie.

Enfin, M. Jonathan a assuré que la prochaine élection présidentielle, en février 2015, la cinquième depuis la fin du pouvoir militaire en 1999, sera conduite de façon démocratique.

M. PAUL KAGAME, Président du Rwanda, a dit que les crises en Afrique et ailleurs suscitent une vive inquiétude du fait que leur gravité a souvent été sous-estimée par la communauté internationale. « Quand la sécurité s’effondre, les coûts humains sont énormes », a ajouté M. Kagamé, en notant qu’une structure de gouvernance qui ne serait pas construite de l’intérieur ne saurait s’enraciner. Il a appelé la communauté internationale à tenir compte de l’importance de « l’identité nationale ».

Le Président a estimé que le problème de nos sociétés est que « l’identité nationale » est souvent bien trop faible. Le Rwanda est constitué d’un peuple très optimiste au « civisme exceptionnel », parce que son identité nationale est très forte. Il a exhorté la communauté internationale à mieux prévenir les conflits, plutôt que de se limiter à une tâche de « gestion » des confits.

M. JUAN ORLANDO HERNÁNDEZ, Président du Honduras, a rappelé la grave crise politique que son pays avait traversée en 2009. Malgré cela et malgré la pauvreté et les catastrophes naturelles, le Honduras pratique la démocratie participative, a-t-il assuré. Le pays s’est doté d’un Plan intitulé « Tous pour une vie meilleure » qui soutient les familles les plus pauvres et lutte contre la corruption, ainsi que d’une plateforme pour l’emploi et le développement économique, appelée « ZEDE ». Ce cadre, qui a été adopté après une révision de la Constitution, couvre les domaines juridique, économique, administratif et politique, a-t-il précisé. Sur le plan économique, par exemple, il a expliqué que le Honduras offre un marché ouvert régi par des règles simples, qui permet de créer de bons emplois.

Le Président a aussi parlé des Alliances public-privé, un modèle participatif d’entreprises publiques et privées. « Nous construisons en outre un couloir logistique interocéanique pour relier l’océan Atlantique à l’océan Pacifique ». M. Hernandez a expliqué le grave problème de la migration des enfants vers l’Amérique du Nord, beaucoup d’entre eux n’étant même pas accompagnés par un adulte. « Notre pays est le territoire d’une guerre qui n’est pas la nôtre, a-t-il dit en appelant à s’attaquer au problème de la drogue, du côté des producteurs comme des consommateurs, et en soulignant que les enfants sont un maillon de ce trafic ». Il a souhaité qu’un accord soit trouvé pour résoudre cette crise, sachant que le Honduras est seulement un point de passage du trafic de drogues, n’étant ni producteur ni consommateur.

Si on parle de ce qui se passe dans d’autres régions du monde, des situations que nous condamnons, on parle très peu des problèmes des millions de familles qui vivent dans le triangle noir en Amérique centrale, a regretté le Président. Quelle est la différence entre les personnes déplacées à cause des violences dans d’autres régions et les personnes déplacées du fait de la violence causée par la criminalité transnationale organisée et le trafic de drogues? La différence c’est que les premières viennent frapper à la porte des États-Unis, a-t-il répondu. Il a donc demandé que la région cesse d’ignorer ce drame humain en Amérique centrale.

Venant aux questions de développement économique, le Président du Honduras a plaidé en faveur d’un traitement commercial égal à celui accordé aux pays d’Asie. De combien d’argent a besoin un être humain pour être heureux? Pour répondre à cette question, il a évoqué les entreprises humanitaires de l’un des hommes les plus riches du monde, Bill Gates, avant de l’inviter à venir travailler au Honduras. Citant ensuite le pape François, il a souligné qu’on n’a jamais vu des déménageurs suivre un corbillard: personne n’est enterré avec ses biens. Il y a un trésor que personne ne peut nous voler: ce n’est pas ce que nous avons économisé mais ce que nous avons donné aux autres, a dit le Président d’un pays où 43% de la population du Honduras vit avec moins d’un dollar par jour et où le Gouvernement fait des efforts pour les sortir de leur condition.

M. FILIP VUJANOVIĆ, Président du Monténégro, a réaffirmé l’attachement de son pays à un système multilatéral efficace au centre duquel se situe une ONU forte dont il appuie le processus de réforme en cours. Saisissant cette occasion, il a rappelé qu’en mars dernier, l’immeuble bio de l’ONU avait ouvert ses portes dans la capitale Podgorica. En tant que membre du Conseil des droits de l’homme, le Monténégro continuera à se battre pour l’intégration de la dimension droits de l’homme dans tous les aspects du travail des Nations Unies, pour renforcer le rôle du Conseil en termes de réponse aux violations des droits de l’homme et pour préserver l’universalité des droits de l’homme et l’indépendance du système des droits de l’homme de l’ONU. Le Monténégro accorde une priorité particulière à la défense des droits des plus vulnérables comme les droits des enfants, de la jeunesse, des personnes âgées, des handicapés ainsi que l’égalité entre les sexes et la lutte contre la discrimination.

Le Monténégro est également activement engagé sur les plans bilatéral et régional dans la promotion de la paix et de la sécurité en Europe de l’Est, qui sont un préalable au développement, selon M. Vujanović. À cet égard, il a estimé que l’intégration de son pays à l’OTAN et à l’Union européenne contribuerait significativement à la stabilité et au développement de toute la région des Balkans. En tant qu’adepte du désarmement, le Monténégro a ratifié, cette année, le Traité sur le commerce des armes, a encore rappelé le Président. Il adhère pleinement à la responsabilité de protéger et salue l’initiative de la France pour un « code de conduite » relatif au recours au droit de veto en cas de génocide, de crime de guerre, de crime contre l’humanité et de nettoyage ethnique. Pour ce qui est du programme du développement pour l’après-2015, le Monténégro préconise une approche basée sur le respect et la promotion des droits de l’homme, ainsi que sur le développement humain.

M. JACOB ZUMA, Président de l’Afrique du Sud, a rappelé que l’Afrique avait mis en place le « Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) dans la foulée de l’adoption des OMD. La vision de l’Union africaine à l’horizon 2063, parallèlement au NEPAD, constituera la pierre angulaire du programme de développement pour le continent. En termes d’OMD, l’Afrique du Sud a réalisé des progrès considérables, notamment pour ce qui est de l’accès à l’éducation primaire pour tous ou encore de l’autonomisation des femmes et de l’accès à la santé. Il reste toutefois beaucoup à faire, a reconnu M. Zuma, ajoutant que cela s’appliquait en particulier au monde en développement. En vue de continuer sur la lancée, il faut, selon lui, s’attaquer aux causes sous-jacentes du sous-développement. À cet égard, il a dit apprécier la rédaction d’un programme de développement pour l’après-2015 qui permettrait de terminer ce qui n’a pas pu être fait dans la réalisation des OMD.

Il a réaffirmé que les pays développés devraient être des partenaires sûrs et honorer leurs engagements, s’agissant, entre autres, de l’objectif de consacrer 0,7% de leur PNB à l’aide publique au développement (APD). M. Zuma a regretté les pertes en vies humaines liées au virus Ebola, ajoutant que cette épidémie aurait été évitée si elle avait eu lieu dans le monde développé. Il est heureux que les Nations Unies déploient une mission pour coordonner les efforts, a-t-il dit, en assurant que son pays continuerait à fournir toutes les ressources à sa disposition pour aider les gouvernements des pays frappés par cette épidémie.

M. Zuma a invité les États Membres à réfléchir sérieusement à la réforme de l’Organisation des Nations Unies, et en particulier le Conseil de sécurité à l’occasion du soixante-dixieme anniversaire de l’ONU en 2015. Il a dit espérer qu’il sera possible d’adopter à cette occasion un programme concret. Parmi les questions critiques à aborder dans ce contexte, M. Zuma a cité celles du droit de veto et de la représentation de l’Afrique et d’autres régions au Conseil de sécurité. En conclusion, il s’est engagé à marcher dans les pas de « Madiba », en Afrique du Sud comme dans le monde. À cet égard, il a remercié l’Assemblée générale d’avoir créé le « Prix Nelson Mandela » des Nations Unies.

M. DIDIER BURKHALTER, Président de la Confédération Suisse, a mis l’accent sur les jeunes et leurs attentes notamment la dignité, la paix, la liberté, l’égalité, une formation et un travail. « Les jeunes sont en droit d’attendre de nous tous, les représentants des nations, que nous soyons réellement unis à nous engager de toutes nos forces pour remettre demain, dans leurs mains, une humanité qui rime pleinement avec sécurité, liberté et prospérité », a-t-il estimé. Il a abordé les questions du renforcement de la sécurité internationale. Avec 50 millions de personnes déplacées, 75 millions de jeunes entre 15 et 24 ans sans travail et donc sans perspectives, et des vagues prenant d’assaut les règles du droit international, en particulier du droit humanitaire, qui sont ignorées, violées, submergées, M. Burkhalter a regretté qu’on assiste aujourd’hui à une atteinte inacceptable aux acquis que l’humanité a engrangés sur les ruines de deux conflits mondiaux. Ce constat est particulièrement vrai au Moyen-Orient, notamment en Syrie et en Iraq où la Suisse condamne avec la plus grande fermeté les actes brutaux du groupe qui s’autoproclame « États islamique ». « L’Islam peut être, et doit être, comme les autres religions, un message de paix, d’humanité et de fraternité », a poursuivi M. Burkhalter appelant toutes les nations à être unies et à veiller à la prééminence du droit sur la force.

La Suisse, avec une soixantaine d’autres États, s’est engagée pour demander au Conseil de sécurité de saisir la Cour pénale internationale (CPI) de la situation en Syrie et s’engage à augmenter son aide humanitaire dans la région. Elle appelle l’État iraquien à faire en sorte que les responsabilités soient établies, s’agissant des violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, et elle l’encourage à adhérer au Statut de la CPI.

Partant du principe que pour une paix durable il faut s’attaquer aux causes des conflits, la Suisse est convaincue que le défi posé par l’« État islamique autoproclamé » ne pourra être relevé dans la région que si la crise en Syrie est traitée dans son intégralité. Elle appelle les parties à revenir à la table des négociations et à travailler à une solution politique. En ce qui concerne la situation en Ukraine, le Suisse est en faveur d’une réponse pondérée de la communauté internationale qui laisse la place au dialogue et estime que se contenter d’isoler la Russie du reste de l’Europe ne résoudrait aucun problème et en créerait d’autres. Il faut résoudre cette crise avec la Russie, pas contre elle, et la paix serait d’autant plus durable, selon M. Burkhalter, si l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), qui est présidée par la Suisse, parvient à reconsolider les bases de la sécurité coopérative entre les régions euro-atlantique et eurasienne. Pour prévenir et gérer les tensions, il faut renforcer les capacités de médiation de l’ONU et des organisations régionales, dont l’OSCE, et mettre en commun des capacités et des forces.

M. Burkhalter a saisi l’occasion pour annoncer que la Suisse allait intensifier sa coopération internationale dans les domaines du développement et de l’humanitaire auxquels elle consacrera dès l’an prochain 0,5% de son revenu national brut. Pour ce qui est de la réforme des Nations Unies, la Suisse souhaite que davantage d’organes se consacrent à la prévention des conflits et que l’on renforce les missions politiques spéciales. Elle salue l’initiative de la France sur un accord volontaire des cinq membres permanents du Conseil de sécurité pour encadrer le recours au droit de veto en cas d’atrocités de masse.

M. IDRISS DEBY ITNO, Président du Tchad, a souligné que l’élaboration de l’agenda pour l’après-2015 avait été l’occasion pour les États Membres de revisiter en profondeur les OMD, en y apportant des réponses appropriées. Il a indiqué que l’Afrique avait adopté une Position Commune qui s’inscrit dans la Vision 2063 du continent. Le Président tchadien a aussi signalé que la décision de créer des mécanismes tels que la « Capacité africaine de réaction immédiate aux crises », ou la « Force régionale africaine pour le Sahel-Sahara et l’Afrique centrale » procède de cette volonté régionale et continentale de barrer la route au phénomène du terrorisme. M. Deby Itno a aussi exhorté les pays de la Commission du bassin du lac Tchad à prendre les mesures nécessaires pour rendre opérationnelle la Force multinationale conjointe en vue de lutter contre les activités terroriste de Boko Haram.

Le Président tchadien a ensuite évoqué la tenue à Amdjaress, au Tchad, du Forum de paix et de réconciliation « entre les frères ennemis du Darfour ». Il s’est aussi félicité de l’organisation, à Brazzaville, du Forum sur la réconciliation et le dialogue inclusif entre « les frères centrafricains », auquel, a-t-il précisé, le Tchad a pris une part active dans la recherche de solutions aux crises. M. Deby Itno s’est aussi réjoui du dialogue intermalien et a noté avec satisfaction le processus de réconciliation engagé au Soudan du Sud pour ramener les Sud-Soudanais « à fumer le calumet de la paix ».

Le Chef de l’État tchadien a par ailleurs constaté que la « Libye Nouvelle » peine à exister depuis la chute du régime Qadhafi et a souligné que les « frères libyens » des différentes composantes politiques et sociales doivent comprendre que la paix ne peut provenir que des Libyens eux-mêmes. Il a dénoncé le fait que la justice pénale internationale, « au lieu d’être neutre, impartiale et indépendante », semble consacrer plutôt la pratique des deux poids, deux mesures « en ne poursuivant que les faibles ». M. Debys Itno a aussi souligné que le débat sur la réforme du Conseil de sécurité doit être mené à son terme.

Passant à la situation nationale, le Président a fait savoir que le Tchad s’est doté d’un Plan national de développement 2013-2015 et d’un Programme national de sécurité alimentaire qui visent à rendre opérationnel un développement résilient et émergent d’ici à 2025. Il a précisé que le plan assure à chaque Tchadien un accès adéquat aux services sociaux de base. Un Cadre national de dialogue politique a par ailleurs été créé en 2013 et le Tchad a adhéré au Mécanisme d’évaluation par les pairs de l’Union africaine et à l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE).

M. TOOMAS HENDRIK ILVES, Président de l’Estonie, a dit que nous avons besoin d’un effort concerté pour réaliser la paix et la stabilité en Europe et au Moyen-Orient, et pour restaurer la crédibilité du droit international. L’« État islamique en Iraq et au Levant (EIIL) » pose des menaces aux peuples iraquiens et syriens et nous devons arrêter ces terroristes. Nous aurions dû, a regretté le représentant, célébrer l’anniversaire du triomphe de la liberté et de la démocratie avec la chute du mur de Berlin, il y a un quart de siècle. Mais en annexant la Crimée et en agressant l’Ukraine, un pays a choisi de violer la Charte des Nations Unies de 1945, les Accords d’Helsinki de 1975 et la Charte de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe de 1990, dont il est signataire. Nous sommes ainsi devant un environnement complètement nouveau et jamais vu auparavant.

La crise ukrainienne n’est pas seulement un conflit entre deux pays. Elle n’est même pas un problème uniquement européen car si à la place des accords et des lois, la force brute s’applique dans les relations internationales, et si le changement des frontières par la force devient une norme acceptée, alors la stabilité du monde entier en sera menacée. « C’est une vision du monde dans laquelle la force fait le droit alors que nous croyons que c’est le droit qui fait la force », a dit M. Ilves en reprenant une phrase du Président Obama.

Cette évolution doit être fermement condamnée et la communauté internationale ne peut laisser la Crimée dans le statu quo. Nous ne pouvons pas accepter les « conflits gelés » à des fins politiques. L’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale doivent rester les droits fondamentaux des États et des nations et cela inclut le droit de ces États et nations de décider de leur avenir et de choisir leurs alliés. Or, l’Ukraine a été agressée pour avoir fait ce choix.

Le Président a dit avoir vu les signes avant-coureurs des événements en Ukraine, six ans plus tôt en Géorgie mais personne n’avait « entendu le réveil sonner ». Nous devons prendre au sérieux la prévention des conflits et aider les pays qui ont fait le choix de la démocratie, de l’état de droit et des droits de l’homme. Les situations récentes nous obligent à réexaminer le rôle des Nations Unies. Comment un des objectifs principaux des Nations Unies, la paix et la sécurité internationales, pourrait-il être promu alors que des accords internationaux sont ignorés, des frontières sont changés et des territoires sont annexés par la force? Comme le montre la situation en Syrie, nous ne pouvons pas ignorer la paralysie du Conseil de sécurité qui doit être réformé et ses méthodes de travail réexaminées.

Nous ne pouvons pas non plus accepter les arguments selon lesquels les droits de l’homme se fonderaient sur le contexte culturel de certains États alors qu’ils sont ancrés dans l’humanité et la dignité de chaque personne. Membre de « Freedom Online Coalition », une communauté de 23 nations, l’Estonie, a dit son Président, demande que le programme de développement pour l’après-2015 reconnaisse l’importance des nouvelles technologies et des services en ligne comme une contribution majeure à la sécurité et la prospérité du monde. La cybersécurité est importante non seulement pour la protection des droits mais aussi pour la prospérité économique. Limiter l’accès ou censurer le contenu d’Internet n’est pas la réponse à la cyberinsécurité, a plaidé le Président.

M. TEODORO OBIANG NGUEMA MBASOGO, Président de la Guinée équatoriale, s’est inquiété de l’impact de la maladie à virus Ebola dans certains pays du continent africain. Il a indiqué que lors de la remise de la deuxième édition du prix internationale UNESCO-Guinée équatoriale pour la recherche scientifique, son gouvernement avait annoncé un don de 2 millions de dollars pour financer les programmes de lutte contre cette maladie. M. Obiang Obiang Nguema Mbasogo a insisté sur l’importance de renforcer le rôle de l’Assemblée générale et s’est inquiété de la prolifération des interventions qui foulent aux pieds le principe de non-ingérence. Il faut clairement distinguer l’appui à un processus démocratique interne d’une ingérence sous la forme d’une pression, a-t-il commenté. Le Président a souligné que la démocratie ne peut pas être importée mais doit, au contraire, être conforme aux valeurs positives des sociétés que seules les populations sont à même de définir.

Le Chef de l’État Équato-Guinéen a indiqué que son gouvernement avait lancé un processus de gestion économique pour exploiter les ressources naturelles du pays. Il a affirmé que la dernière réforme politique avait transformé la Guinée équatoriale en un État démocratique. L’administration publique du pays se fait dans la transparence et les droits de l’homme sont protégés par des institutions fiables, a-t-il indiqué. Un dialogue national sera par ailleurs organisé au mois de novembre prochain pour renforcer la démocratie dans le pays.

M. MAHINDA RAJAPAKSA, Président du Sri Lanka, a rappelé que son pays préside actuellement le Commonwealth, qui regroupe à lui seul plus d’un quart des États Membres de l’ONU. Il a indiqué avoir proposé au Groupe de travail sur les objectifs de développement durable de consacrer un objectif à la réduction des inégalités au sein des pays et entre eux. Le programme de développement pour l’après-2015 doit se focaliser sur la mise en œuvre, a-t-il ajouté, en demandant de faire preuve de volonté politique. Il faut s’assurer que l’échec dans la réalisation de l’OMD nº8 relatif aux partenariats, ne se répète pas. Le Président a prôné le renforcement des partenariats entre les pays développés et les pays en développement, afin que les pays du Sud aient les ressources et les technologies nécessaires.

S’agissant du rôle des Nations Unies dans la promotion de la paix, de la sécurité et de la prospérité internationales, il a souhaité que le système améliore sa crédibilité. Les droits de l’homme sont placés au centre des programmes alors que l’on n’essaye même pas de comprendre des questions qui sont souvent complexes, a-t-il fait remarquer. Il faut que les droits de l’homme soient des concepts moraux et non des outils politiques. Le Président a regretté qu’en cette période postconflit dans son pays, le Sri Lanka fasse l’objet de programmes mal conçus du Conseil des droits de l’homme qui ne mesurent pas toute la portée des progrès réalisés. C’est un contraste avec la façon dont sont traitées d’autres situations d’urgence dans le monde, a-t-il commenté.

Attaché au multilatéralisme, il a demandé a une dépolitisation du système des Nations Unies pour éviter qu’elles ne se retrouvent otages de ses principaux contributeurs budgétaires. Il a souhaité que la réforme du Conseil de sécurité avance en 2015, année du soixante-dixième anniversaire de l’ONU.

Passant à la question des changements climatiques, le Président a demandé au monde une réponse forte, basée sur le principe de la responsabilité commune mais différenciée. Après avoir appelé à la solidarité entre l’Asie et l’Afrique, il a parlé des efforts de son pays en matière de lutte contre le terrorisme. Il s’est inquiété par ailleurs des conséquences des mesures économiques unilatérales prises contre les pays en développement et appelé à mettre fin à l’embargo contre Cuba. Enfin, le Président a donné le détail des moyens mis en œuvre dans son pays pour progresser sur le plan du développement et de la démocratie.

Le Président du Venezuela, M. NICOLAS MADURO MOROS, a noté que les Présidents d’Amérique latine avaient tous parlé à l’Assemblée générale du besoin de refaçonner l’ONU en profondeur, compte tenu de l’importance que l’Organisation revêt pour l’humanité depuis sa création, il y a presque 70 ans. L’ONU doit se démocratiser pour s’adapter à un monde multipolaire et respecter la souveraineté des peuples du monde qui veulent faire entendre leur voix.

Le projet Petrocaribe montre qu’un nouveau monde de paix, de coopération et de solidarité est possible, a dit le Président, avant de saluer « le nouveau régionalisme de l’Amérique latine ». Il a rejeté le blocus économique contre Cuba, « un anachronisme de la guerre froide », et appuyé l’Argentine dans sa lutte contre le mécanisme de pillage des fonds vautours. Dans le même esprit, il a préconisé « un plan de décolonisation de Porto Rico ».

Le Venezuela a mené à bien une révolution populaire démocratique, a rappelé M. Maduro, puis entamé un processus de libération sociale et politique pour surmonter la pauvreté. Le pays est parvenu à la réalisation de pratiquement tous les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), notamment en matière d’éducation et d’emploi.

Le Venezuela possède la réserve pétrolière la plus grande de la planète, a ensuite rappelé le Président. Le pétrole a été récupéré comme ressource naturelle pour le développement économique de la patrie et pour lutter contre l’impérialisme américain.

D’après lui, le virus Ebola constitue la plus grande menace. Si tous les États Membres de l’ONU avaient plus d’humanité, ils pourraient se concentrer sur cette lutte. De même, les changements climatiques représentent une urgence. « Il faut retrouver la qualité de vie pour l’être humain », a dit M. Maduro.

Évoquant les décisions adoptées par le Conseil de sécurité pour lutter contre le terrorisme, il a condamné les méthodes répugnantes des groupes terroristes. Mais il a également dénoncé les attaques impérialistes et la « folle logique » des bombardements sans fin et « la course effrénée à la violence ». « Seule une alliance respectant la souveraineté des nations permettra de lutter contre le terrorisme », a-t-il martelé. « Les terroristes ne seront pas déracinés avec des bombes qui tuent des innocents ».

L’ONU doit être réformée pour rechercher une paix stable et une sécurité totale, a conclu M. Maduro. Il a annoncé que le Venezuela prendra la présidence du Mouvement des pays non alignés l’année prochaine.

Cette année, a dit M. DAVID CAMERON, Premier Ministre du Royaume-Uni, nous sommes confrontés à des épreuves « extraordinaires »: l’agression contre un État Membre de l’ONU, en Ukraine; la recherche de la paix au Moyen-Orient; la lutte contre Ebola en Afrique de l’Ouest; et la menace mortelle de l’« EIIL » en Syrie et en Iraq. S’agissant de cette dernière épreuve, « les erreurs du passé ne devraient pas servir d’excuse à l’indifférence ou à l’inaction ». Certes, a convenu le Premier Ministre, il faut tirer les leçons de l’expérience iraquienne, d’il y a 10 ans, mais « il faut en tirer les bonnes leçons », c’est-à-dire reconnaître la nécessité de se préparer minutieusement et de ne pas se précipiter dans un conflit sans un plan précis. La bonne leçon est que nous devons agir mais agir différemment.

Nous devons avoir une approche globale pour gagner la bataille des idées et non pas seulement la bataille militaire. Nous devons nous montrer intelligents pour ne pas passer outre des gouvernements représentatifs et responsables. Nous devons être inclusifs pour travailler avec tous les partenaires disposés à prendre part à la solution, y compris « potentiellement » l’Iran. Nous devons refuser tout compromis pour triompher des extrémistes.

Commentant point par point ces éléments, le Premier Ministre a appelé à faire barrage aux « prêcheurs de la haine dans nos pays », à interdire les organisations qui incitent au terrorisme et la suppression des vidéos en ligne telles que celles que l’« EIIL » a fait circuler sur l’assassinat des otages. Certains y verront une violation de la liberté d’expression et du doute intellectuel mais aurait-il fallu permettre aux nazis ou au Ku Klux Klan (KKK) de recruter dans les universités et les campus? Nous voulons, a dit le Premier Ministre, que les Musulmans et leurs gouvernements arrachent leur religion des mains des extrémistes. Nous devons mobiliser l’attention de la communauté internationale sur la nécessité de battre cette idéologie et c’est pourquoi le Royaume-Uni appelle à la nomination d’un nouveau représentant spécial sur l’extrémisme.

Les jeunes doivent voir l’attrait d’une voie différente, meilleure, plus ouverte et plus démocratique et sachons-le, a prévenu le Premier Ministre, l’échec à répondre aux aspirations des populations peut devenir le terreau où s’enracine l’extrémisme. Il a illustré ses propos par l’exemple du Gouvernement de M. al-Maliki en Iraq. Je sais, a-t-il dit, que certains voudraient que l’on passe un contrat avec le régime syrien pour défaire l’« EIIL » mais, s’est élevé le Premier Ministre, « les ennemis de mes ennemis ne sont pas mes amis, ce sont d’autres ennemis ». Passer un pacte avec Bashar Al-Assad ne résoudra pas la problématique de l’« EIIL », parce que c’est la brutalité de son régime qui a été l’une des mœurs les plus puissantes des terroristes pour recruter. « Mais nous sommes prêts à examiner toute option pratique pour aller de l’avant », a dit le Premier Ministre qui a douté qu’il doive revenir aujourd’hui à M. Al-Assad de diriger un gouvernement représentatif et responsable à Damas.

Le Premier Ministre a confié qu’il a rencontré le Président iranien avec qui il a de « graves désaccords ». Mais si le régime de l’Iran est prêt à contribuer à un Iraq et à une Syrie plus stables et plus inclusifs, nous devons accueillir cet engagement avec satisfaction. En attendant le Royaume-Uni a pris des mesures novatrices pour, entre autres, pouvoir saisir les passeports, interdire aux suspects de voyager, retirer la nationalité britannique à ceux qui ont la double nationalité ou empêcher temporairement des nationaux de revenir sur le territoire.

Le Premier Ministre a conclu en se disant peu convaincu que la menace extrémiste et islamiste pourrait être extirpée par des troupes occidentales au sol, même si l’approche intelligente et globale doit laisser une place à l’armée. Le Conseil de sécurité a dûment été saisi d’une demande claire du Gouvernement iraquien pour un appui à son action militaire contre l’« EIIL ». Nous avons désormais une base tout aussi claire dans le droit international pour agir, en a conclu le Premier Ministre, qui a promis de saisir son Parlement, dès ce vendredi, de la question d’une participation britannique aux frappes aériennes contre l’« EILL » en Iraq.

Mme HELLE THORNING-SCHMIDT, Premier Ministre du Danemark, a dénoncé le fait que l’ordre international n’est plus respecté et s’est inquiétée de l’impact des changements climatiques, ainsi que des modes de consommation et de productions non durables d’une population mondiale qui approche les 7 milliards. Elle a appelé les États Membres à trouver de nouveaux moyens de s’adapter aux nouveaux défis auxquels se voit confrontée la planète. Elle a réclamé une coopération internationale plus forte en matière de paix et de sécurité, la conclusion d’un accord ambitieux sur les changements climatiques à Paris et l’adoption d’un programme de développement pour l’après-2015.

Le Premier Ministre a dénoncé les actes de « terreur lâches » perpétrés par l’« EIIL » et a fait savoir que le Danemark continue de contribuer activement aux efforts internationaux pour aider l’Iraq à y faire face. Elle a jugé nécessaire de traiter les causes de cet extrémisme, en trouvant notamment une issue à la crise en Syrie. Elle a averti du risque d’une transition politique exploitée par des extrémistes violents, mais a souligné que les gouvernements respectueux des droits de l’homme sont le seul moyen d’assurer la paix, la stabilité et la prospérité des sociétés.

Mme Thorning-Schmidt a ensuite insisté sur la nécessité de combattre l’épidémie d’Ebola et a averti du risque que pose cette maladie à la paix et à la sécurité internationales. Ce n’est pas un problème régional, mais une crise mondiale, a-t-elle souligné. Le Premier Ministre a annoncé que le Danemark appuiera la construction de logements pour le personnel de santé dans les zones touchées et versera aussi un financement supplémentaire à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Elle a dénoncé l’opération militaire en Ukraine et a réclamé une solution politique à la crise. La Fédération de Russie doit démontrer son engagement par des actes et non pas seulement par des mots, a-t-elle lancé, avant d’insister sur le respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de l’Ukraine.

Après avoir annoncé que le Danemark avait lancé une initiative pour la ratification de la Convention contre la torture, Mme Thorning-Schmidt est revenue sur la question des changements climatiques et a appelé à la conclusion, l’année prochaine, à Paris, d’un accord juridiquement contraignant pour réduire les émissions de CO2. Elle a aussi fait savoir que son pays avait alloué 300 millions de dollars, auxquels s’ajouteront 100 millions de dollars cette année, à des activités de lutte contre les changements climatiques.

Concluant sur la question du développement, le Premier Ministre a voulu que les droits de la femme, notamment le droit à la santé reproductive, figurent dans le programme de développement pour l’après-2015. Elle a fait part de son attachement à l’éducation, notamment pour les plus défavorisés et a insisté pour que l’ONU s’adapte au monde actuel.

Le Premier Ministre de l’Ukraine, M. ARSENIY YATSENYUK, a commencé par souligner que les États doivent mettre tout en œuvre afin de protéger leurs citoyens et d’instaurer la paix. Il a rappelé les origines du conflit en Ukraine, soit une invasion menée par la Russie. « Un membre permanent du Conseil de sécurité a violé la Charte de l’ONU », ce qu’il a jugé « tout à fait inacceptable ». Il y a 20 ans, l’Ukraine a abandonné son arsenal nucléaire qui était le troisième du monde en ordre d’importance. Au lieu de garanties de sécurité, d’intégrité territoriale et d’indépendance, l’Ukraine a vu des militaires russes sur son sol, s’est indigné M. Yatsenyuk.

De plus, la Russie a annexé la Crimée et déployé des soldats russes dans l’est de l’Ukraine, enfreignant par là même des accords internationaux et bilatéraux. Le Premier Ministre a exhorté la Russie à retirer ses forces et à engager de véritables pourparlers de paix, conformément au Mémorandum de Minsk. En juillet dernier, l’avion de ligne MH17 a été abattu par un missile sol-air russe et 298 passagers innocents ont péri. « L’Ukraine pleure ces morts », a poursuivi M. Yatsenyuk. « Les auteurs de ce crime contre l’humanité doivent être traduits en justice. »

Il a ensuite demandé aux États-Unis et à l’Union européenne de ne pas abandonner les sanctions qu’ils ont décrétées contre la Russie tant que l’Ukraine n’aura pas recouvré sa souveraineté sur la Crimée. « Nous ne faisons pas confiance aux paroles, nous ne faisons confiance qu’aux actes », a-t-il déclaré. En conclusion, le Premier Ministre de l’Ukraine a adressé le message suivant au Président russe Vladimir Poutine: « Vous pouvez gagner la bataille contre les troupes, mais vous ne gagnerez jamais contre une nation ukrainienne unie ».

M. RASHID MEREDOV, Ministre des affaires étrangères du Turkménistan, a souligné que les solutions militaires ne sont pas les seules qui doivent être apportées aux conflits. Il a fait part de son appui à l’élargissement des mandats de maintien de la paix et a proposé l’adoption de démarches communes pour éviter les risques de confrontation. Le Ministre a appelé les dirigeants d’Asie centrale à combattre la criminalité transnationale organisée et le narcotrafic. Il a réclamé la tenue, sous les auspices de l’ONU, d’un forum sur la coopération en Asie centrale pour travailler plus en avant sur ce domaine. Le Turkménistan est prêt à accueillir un tel forum dans sa capitale, dès l’année prochaine, a assuré le Ministre. Il a aussi insisté sur l’importance de la diplomatie préventive et s’est dit convaincu de la pertinence du mandat du Centre régional des Nations Uniespour la diplomatie préventive en Asie centrale et a voulu que celui-ci puisse assumer un rôle plus important dans la région.

Le Ministre a souligné que l’instauration de la paix en Afghanistan est essentielle pour assurer le maintien de la paix et de la sécurité dans l’ensemble de la région. Le Turkménistan a proposé la tenue sur son sol d’un dialogue national avec toutes les parties afghanes, visant notamment à définir des mesures pour aider l’économie du pays et le faire participer au processus d’intégration régionale. Le Ministre a aussi parlé du projet de construction d’un gazoduc entre son pays, le Pakistan et l’Inde, entre autres, ainsi que de la construction, qui a débuté en mai dernier, d’un réseau ferroviaire entre le Turkménistan, l’Afghanistan et le Tadjikistan. Il a aussi fait savoir que le Turkménistan fournit de l’électricité à l’Afghanistan dans des conditions très favorables et que son gouvernement compte en accroître la quantité.

Le Ministre a réclamé la poursuite du dialogue pour élargir les bases juridiques du régime de non-prolifération nucléaire et créer une zone exempte d’arme nucléaire en Asie centrale. Il a prôné l’amélioration des dispositifs de l’ONU pour appuyer la non-prolifération, ainsi que la création d’un centre de désarmement régional en Asie centrale. Il a aussi appelé à la relance des consultations sur la mise en œuvre des dispositifs de la résolution adoptée en mai 2013 par l’Assemblée générale et portant sur le transit de l’énergie. Il a demandé l’institutionnalisation du Groupe d’experts sur la coopération énergétique.

Le Ministre du Turkménistan est revenu sur l’adoption, au début du mois, à l’issue d’une Conférence de haut niveau sur le rôle des transports et des corridors de transit, de la Déclaration d’Achgabat qui, a-t-il expliqué, jette les bases d’une coopération renforcée. Il a aussi indiqué que son pays avait organisé, au mois de juin dernier, une conférence sur la migration et l’apatridie à l’issue de laquelle a été adoptée une déclaration qui énonce les mesures urgentes à prendre pour assurer la protection juridique de ces personnes.

À l’intention des organes d’information • Document non officiel


South Sudan: International medical emergency group, MEDAIR, is scaling back activities in Renk County, Upper Nile State

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Source: Miraya FM
Country: South Sudan

The organization says the renewed fighting between government and opposition forces is putting the lives of their staff at risk.

As a result, the organization has withdrawn 14 staff to Juba and is redeploying the 80 remaining staff to different parts of the county.

MEDAIR Communications Officer, Wendy VanAmerongen says the charity group will continue operations, but will only offer the most critical services.

Wendy VanAmerongen: “With the reduction of our staff, we can only give the most critical help. We really ask for safe access to be granted so that we can upscale our staff again because the lives of thousands of innocent people are in danger if we cannot upscale. We are not pulling out of Renk. I can tell you that we treat hundreds of people a day – that is what MEDAIR does. We are an emergency response agency so we respond when there is insecurity and we respond to it.”

South Sudan: Heavy rain has displaced more than 1500 people in the Tonj South County of Warrap State

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Source: Miraya FM
Country: South Sudan

Tonj South County Commissioner William Wol Mayom says people have been forced to relocate to high ground.

Mayom says all five payams in Tonj South have been affected.

William Wol Mayom: “The floods have devastated Thiet Payam terribly and not only Thiet alone, but all five payams in Tonj South County are affected by both the rain and river flooding. They are now under sheltering in Thiet, especially along the road and some have even moved to the side of Kirik, while others moved to the side of Abeilek in Tonj Payam. The situation is the same in Manyangok. They have also moved to the side of Cueichok and Malualdit so the all areas under Tonj South County are affected by floods – terribly compare them to last year’s floods.”

On security, the commissioner says there are 50 murder cases pending trial in court.

Mayom says most of the cases are to do with cattle raids and elopement.

Meanwhile last night’s heavy rain destroyed homes and flooded areas of Juba.

Munuki and Mia saba were some of the areas worst affected.

South Sudan: Spoils of War, Spoilers of Peace: Changing the Calculus of South Sudan's Deadly Conflict

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Source: Enough Project
Country: South Sudan
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South Sudan's civil war, which has exacted a terrible toll on its civilian population, has its origins in a power struggle between factions aligned with President Salva Kiir and those who have joined former Vice President Riek Machar. Despite repeated pledges to put down their weapons, both sides have demonstrated a clear commitment to a military “solution” instead of a negotiated settlement. The country’s competing privileged elites are sacrificing their own peoples’ lives to secure the political and economic benefits—including massive state-corroding corruption—derived from control of the state. In his opening remarks at the latest round of peace talks underway in Bahir Dar, Ethiopia, chief negotiator Seyoum Mesfin told the parties, “If you are committed to peace, you will not find it through the barrel of the gun, but around this table.”

By Justine Fleischner | Sep 24, 2014

Executive Summary and Recommendations

South Sudan's civil war, which has exacted a terrible toll on its civilian population, has its origins in a power struggle between factions aligned with President Salva Kiir and those who have joined former Vice President Riek Machar. Despite repeated pledges to put down their weapons, both sides have demonstrated a clear commitment to a military “solution” instead of a negotiated settlement. The country’s competing privileged elites are sacrificing their own peoples’ lives to secure the political and economic benefits—including massive state-corroding corruption—derived from control of the state. In his opening remarks at the latest round of peace talks underway in Bahir Dar, Ethiopia, chief negotiator Seyoum Mesfin told the parties, “If you are committed to peace, you will not find it through the barrel of the gun, but around this table.”

Simply put, unless the calculations of the leaders of the warring parties are altered, the war will continue and likely intensify. The application of a globally enforced targeted sanctions regime could change the calculus of warring elites and end impunity for mass atrocities, the obstruction of humanitarian aid, and violations of the cessation of hostilities agreement. While the United States and the European Union have already made limited sanctions designations against key military commanders on both sides, the impact of these unilateral measures has been inconsequential since most South Sudanese elites’ wealth is concentrated in neighboring states. Although they have threatened punitive measures repeatedly, regional states, in particular Kenya, Uganda, and Ethiopia, have failed to impose targeted sanctions as a regional body in the interest of peace and security.

In the absence of regionally- and internationally-enforced targeted sanctions, the warring parties appear to see no reason to adjust their behavior. Alongside a renewed push for regionally-led sanctions, deeper diplomatic engagement and stronger support for South Sudanese civil society are necessary in order to prevent a backroom deal brokered by regional heads of state that may temporarily freeze the conflict, but will not address the root causes of war in the world’s newest and perhaps most fragile state.

The regionally-appointed mediators from the Intergovernmental Authority on Development (IGAD) have dedicated themselves to an inclusive process in order to prevent another instance where the spoils of the state are simply split between warring elites. Nonetheless, in late August 2014, regional heads of state attempted to circumvent their own mediators’ efforts with a last-minute protocol that rewrote key passages of a framework document based on months of inclusive consultations by the mediation team.

The last-minute intervention by regional heads of state has led the warring parties to conclude that they only need to pay lip service to the mediators while focusing their real efforts on lobbying regional heads of state, thus undermining the entire peace process. For the credibility of the process to be restored, at a minimum the mediators will need to be given autonomy by the heads of state to pursue their task without interference or last-minute alteration. The peace agreement must be created and owned by the stakeholders—the warring parties and other key constituencies—for peace to have a chance in South Sudan.

These obstacles are further complicated by dynamics in the three main regions of South Sudan, which could widen or deepen the war. In the oil-rich Greater Upper Nile region, there are at least a dozen rebel commanders that may ignore any agreement reached if it does not adequately address their interests. In the Greater Bahr el Ghazal region, rising intra-ethnic tensions within the government’s cadres risk further fragmentation of the conflict. In the Greater Equatoria region, restrictions on public dialogue around the issue of federalism threaten to destabilize the otherwise peaceful region, where diverse ethnic groups are demanding greater say in the national government and autonomy for state governments.

In order to build the necessary leverage to change the cost-benefit analysis of the warring parties, ensure inclusivity at the peace talks, and provide war-ravaged communities with accountability and compensation, the Enough Project recommends:

Building Leverage for a Sustainable Peace Agreement and an End to Mass Atrocities

  1. IGAD must act on previous threats to impose consequences on the warring parties for obstructing peace. On the expiration of their 45 day extension to the August 10 deadline in mid-October, IGAD states should impose punitive and coercive targeted sanctions against key South Sudanese officials on either side who actively undermine the peace process, obstruct humanitarian aid, or commit further grave human rights abuses. IGAD should request the UN Security Council immediately follow regional action with its own globally enforced targeted sanctions regime. At the regional level, there are a number of meaningful measures that could be taken to create leverage for the IGAD mediators and create real consequences for spoilers. Assets should be frozen in bank accounts, houses and cars should be seized, businesses shut down, travel restricted except for essential peace process activity, and visas for family members should be revoked. Further unrealized threats diminish IGAD’s capacity to negotiate and so action must be taken. To improve sanctions enforcement, the UN Security Council Sanctions Committee, the U.S. Department of Treasury, and the U.S. Department of Justice should offer assistance to regional states to build the required legal frameworks and technical capacity to enforce these measures.

  2. The U.S. government should seek to identify, recover and return the assets stolen by corrupt individuals to the people of South Sudan through the expertise of the Department of Justice Kleptocracy Initiative. Tracing and identifying ill-gotten gains will be a lengthy and cumbersome process, but will be invaluable for economic transparency and accountability where there is currently none. Asset forfeiture investigations could have an unparalleled reach over South Sudanese elites that have stashed or monetized their ill-gotten gains outside of South Sudan. The government of South Sudan should ratify the UN Convention Against Corruption (UNCAC) and consider joining the global Extractive Industry Transparency Initiative (EITI). These state-based transparency measures could be complemented by strong donor support for South Sudanese civil society efforts to generate public accountability on the use of the country’s vast natural resource wealth.

Fixing the IGAD Peace Process

  1. The IGAD heads of state should respect the integrity of their own mediation process and empower the mediation team as negotiations commence based on the text agreed to by the parties. Key issues that need to be resolved at the latest round of talks underway in Bahir Dar, Ethiopia, include the political leadership of the transition, term limits for currently elected officials, and the mandate of the proposed position of the prime minister. The mediation team will need to take on an active role to reconcile the two parties that remain at an impasse on these key issues.

  2. The IGAD mediation team needs to ensure adequate space for civil society participation, in light of demands by the warring parties for direct talks. The U.S. government and international donors could support inclusivity by providing additional skills training to civil society delegates on coalition-building, crisis communication, and negotiations skills to help them take advantage of their presence at the talks. The international community should also apply pressure on the government of South Sudan to respect freedom of the media and allow opposition voices to be heard inside South Sudan. Most importantly, donors should invest in public opinion polling to help galvanize civil society efforts to represent the most marginalized voices in South Sudan. Polling would not only improve connectivity between the talks and communities displaced by the violence but also provide statistically significant data to inform the mediation process. This would make it much more difficult for the warring parties to ignore popular sentiment on the key issues being addressed at the talks.

Providing Accountability and Compensation to War-ravaged Communities

  1. The U.S. government and other international donors should strongly support the call of South Sudanese civil society groups to establish a hybrid Special Court for Serious Crimes, included in the August 25 protocol as a proposed “independent judicial body to investigate and prosecute” those bearing the greatest responsibility for violations of both international and South Sudaneselaw. The African Union (AU) Commission of Inquiry (CoI) previously endorsed the idea of a hybrid court. The government of South Sudan also has an obligation to hold its own forces accountable for human rights violations and obstruction of humanitarian aid. Donors should also direct additional resources and technical assistance toward enhancing South Sudanese civil society groups’ capacity to establish a secure database to collect and store evidence on mass atrocities and human rights violations, including sexual and gender-based violence and the use of child soldiers, which could later be used for criminal prosecutions and truth-telling.

  2. The government of South Sudan should create a compensation commission funded by oil revenues and the return of ill-gotten gains to provide financial reparations to communities that have been devastated by the conflict. The government of South Sudan could invite the World Bank’s Stolen Asset Recovery Initiative (StAR) to assist with the recovery of stolen assets. Reparations, which were included in the draft framework agreement presented by the mediation team in mid-August, were not included in the August 25 protocol endorsed by regional heads of state. Reparations should be included in any final agreement reached so that communities may begin to rebuild.

South Sudan: Regional Framework for Ensuring Food Security and Nutritional Well-being for South Sudanese Refugees

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Source: UN High Commissioner for Refugees
Country: Ethiopia, Kenya, Sudan, Uganda, South Sudan
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Food Security: KEY ISSUES

 Food pipeline

WFP requires 450 million USD to meet food needs for both the IDPs in South Sudan and the refugees in Ethiopia, Kenya, Uganda and Sudan. This includes the increased costs for air surge capacity as roads are impassable due to the rainy season and/or insecurity. Shortfalls may lead to reduced rations for refugees, who often rely entirely on food assistance to meet their needs. Reduced food rations may lead to food insecure households practicing negative coping strategies, e.g. mothers reducing their food intake and that of their daughters.

 Rainy season

As the rainy season is ongoing in South Sudan, household grain food stocks are at their low point, and waterlogged roads hamper both market activity and transport of food assistance.

 Ongoing violence

In the Greater Upper Nile region, armed conflict causes serious limitations to the humanitarian assistance outreach, and continues to amplify the seasonal food insecurity. The harvest will last for a few months only as the planting season has been severely disrupted.

 Food security interventions

Because of limited resources, some food security interventions in the refugee camps are being interrupted, such as the back gardening in the Unity camps in South Sudan.

Sudan: Sudan: Humanitarian Bulletin Issue 38 | 15 – 21 September 2014

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Source: UN Office for the Coordination of Humanitarian Affairs
Country: Sudan, South Sudan
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HIGHLIGHTS

  • An estimated 11,000 families (about 55,000 people) displaced in Adila, East Darfur, due to fighting between Ma’aliya and Rizeigat need aid, according to community leaders.

  • UNHAS starts regular flights to Korma, North Darfur, enabling humanitarian actors to reach an estimated 18,000 displaced people taking refuge near the UNAMID team site.

  • Over 700 hepatitis E cases reported in Blue Nile and South Kordofan states, according to WHO.

  • An estimated 53,000 people in West Kordofan, displaced due to violence and conflict over resources, are in need of humanitarian aid, according to HAC.

FIGURES

People in need of humanitarian aid in Sudan 6.9 million

IDPs in Darfur in 2013 in 2014 (to date) 2 million 393,586

GAM caseload 1.4 million

Refugees in Sudan (UNHCR) 157,000

South Sudanese refugees in Sudan - since 15 Dec 2013 (UNHCR) 93,040

South Sudan: Online system enhances transparency of humanitarian financing in South Sudan

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Source: UN Office for the Coordination of Humanitarian Affairs
Country: South Sudan
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(Juba, 25 September 2014): So far in 2014, donors have contributed close to US$1.2 billion for humanitarian action in South Sudan, including over $980 million for projects in the South Sudan Crisis Response Plan.

To enhance transparency of the flow of resources for humanitarian action in South Sudan and other emergencies around the world, the United Nations maintains an online system called the Financial Tracking Service (http://fts.unocha.org/). This public system tracks donations in real-time, specifying which organization has received resources for which projects. For South Sudan, the system has been in operation since the country gained independence in 2011.

“The Financial Tracking Service is one of the tools we use to make sure that the aid operation is transparent and accountable to the people we are here to serve,” explained Toby Lanzer, Humanitarian Coordinator in South Sudan. “At the click of a button, people can find out how much money non-governmental organizations and United Nations agencies have received, for what purpose, and from which donor.”

Users of the Financial Tracking Service can download pre-prepared tables detailing donors and recipients of funds; create customized searches or focus on specific sectors or organizations; and compare financing flows between different crises across the globe. Though internet-based, the system makes it easy to create, print and share tables with financial information in other formats.

Visit the Financial Tracking Service on: http://fts.unocha.org/. For information on South Sudan, click on “Republic of South Sudan - Crisis Response Plan 2014”.

For more information, contact: Tapiwa Gomo, Head of Communication, UN Office for the Coordination of Humanitarian Affairs (OCHA) in South Sudan (gomo@un.org / +211 922406079)

Amanda Weyler, Public Information and Reporting Officer, UN Office for the Coordination of Humanitarian Affairs (OCHA) in South Sudan (weylera@un.org / +211 922473115)

South Sudan: Republic of South Sudan - ETC Situation Report #58 Reporting period 08/09/14 to 21/09/14

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Source: World Food Programme, Emergency Telecommunications Cluster
Country: South Sudan
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Highlights

  • More than 80% of users are satisfied by the services provided by ETC in South Sudan according to the user feedback survey launched this month.

Achievements

  • The ETC is providing shared connectivity services in twelve sites across the country. Additional shared services are being provided at an eight partner sites.

  • The OCHA Humanitarian Needs Overview (HNO) process for 2015 planning started last week. ETC will participate designing the 2015 humanitarian strategy for South Sudan.

  • The ETC user feedback survey was closed on 22/09/14. ETC collected 74 replies with a satisfaction rate of more than 80% for every ETC service. An in-depth analysis document will be produced and circulated to the ETC community this week.

  • In Bentiu, two ETC technicians are on site in order to follow up on a power outage that is affecting the ETC Response Solution installed two weeks ago. The equipment is still under testing phase and Ericsson Response is working on a software update to improve the authentication system.

  • The ETC continues to provide radio programming services to UN Agencies and NGOs. During the reporting period 77 radios were programmed for 5 humanitarian organizations.


Sudan: European Union calls for an effective mechanism to monitor and report on the human rights situation in Sudan

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Source: European Union
Country: China, Egypt, Eritrea, occupied Palestinian territory, Russian Federation, Sudan, Syrian Arab Republic, Ukraine, South Sudan

H.E. Ambassador Maurizio Enrico Serra Permanent Representative of Italy to the United Nations Office in Geneva delivered the European Union's Statement on human rights at the 27th session of the Human Rights Council in Geneva on 16th September 2014. The statement is as follows:

Mr. President,

I have the honour to speak on behalf of the European Union.

The European Union remains highly committed to the promotion and protection of human rights worldwide and welcomes this opportunity to discuss human rights situations in various parts of the world that require the Council's attention.

The EU strongly condemns the war crimes and crimes against humanity perpetrated in the Syrian Arab Republic, and notes that the UN Commission of Inquiry makes clear that the Syrian regime and its affiliates, as well as ISIL, are responsible for a large number of violations and abuses. In the interactive dialogue this week, the EU has expressed itself about this situation.

The EU is extremely concerned with the current crisis in Iraq and strongly condemns the large scale, widespread and systematic violations and abuses of human rights, particularly committed by ISIL and other armed groups, including specific targeting of persons belonging to religious and ethnic minorities.

We welcome the decision by this Council to request that the OHCHR sends a mission to investigate the violations and abuses in Iraq; we see this as an important step towards ensuring accountability.

The EU continues to condemn the aggression by Russian armed forces on Ukrainian soil and we call on the Russian Federation to immediately withdraw all its military assets and forces from Ukraine. We are concerned by reports that illegally armed groups operating in eastern Ukraine have continued to commit killings, abductions and torture and other abuses of human rights and violations of humanitarian law, including preventing residents from leaving conflict-affected zones.

We also remain concerned about continued harassment and discrimination against Ukrainian nationals, Crimean Tatars and other minorities residing in Crimea, the illegal annexation of which the EU continues to condemn and will not recognise.

The EU is extremely concerned about the further deterioration of the human rights situation in Sudan. There are continuing conflicts in Darfur, Southern Kordofan and Blue Nile with significant humanitarian and human rights abuses on the civilian population, including indiscriminate aerial bombardments and scorched-earth tactics. We are also concerned about gender-based violence, extrajudicial killing of protesters, continued use of arbitrary detention and torture, restrictions on the media and violations of the right to freedom of religion or belief. The situation is compounded by the general lack of accountability. The gravity of the situation requires a renewed and increased response by this Council; we therefore support the establishment of an effective mechanism to monitor and report on the human rights situation in Sudan.

The EU considers that the further deterioration of the humanitarian and human rights situation in South Sudan requires an increased response by this Council. We call on all parties to put an end to violence. We will raise our concerns at the High Level panel discussion dedicated to this situation.

The EU continues to be worried about the deteriorating Human Rights situation in Egypt marked by indiscriminate detentions and disproportionate sentencing – including the death penalty. The EU is equally concerned with reports of torture in detention centres and sexual assaults on female detainees. The EU is further alarmed by the situation of Human Rights Defenders and NGOs.

Freedom of expression and freedom of assembly, as enshrined in the Egyptian Constitution, must be effectively safeguarded. We stress the need for democratic, transparent and accountable institutions that protect all people of Egypt and their fundamental rights The EU underlines the need for a thorough, independent and transparent investigation into the killing of protesters and security forces since 30 June 2013 and the need to bring those responsible to justice. While taking into account the serious challenges faced by the country, notably the security environment in the region 4 and at the national level, the EU calls upon the Government of Egypt to fully respect human rights standards, including in the implementation of counter terrorism measures.

The EU remains deeply concerned by the arrest and detention of peaceful human rights defenders, including lawyers and intellectuals in China. We urge the Chinese authorities to release those detained for exercising their right to freedom of conscience, expression and association, which is recognised under China’s international human rights commitments and by its Constitution. This includes Uyghur scholar Ilham Tohti. The EU also remains concerned with the human rights situation in Tibet and Xinjiang and encourages China to address the root causes of unrest and foster dialogue with and between different ethnic groups.

The EU is concerned about severe restrictions to freedom of expression, of peaceful assembly and of association in the Russian Federation and reiterates its concern about legislation requiring nongovernmental organisations receiving foreign funding and allegedly engaged in unclearly defined “political activities” to register as “foreign agents”. The EU also calls on Russia to uphold its national and international obligations and commitments to non-discrimination, to freedom of expression, association and assembly. It urges the Russian government to ensure that legislation and its implementation conform to international human rights standards.

Considering the worrying trend of a shrinking space for civil society in many parts of the world, the EU calls on all governments to ensure that NGO legislations comply with international human rights standards. The EU is concerned about actions that restrict and weaken the voices of independent civil society, including in several countries in our neighbourhood.

Finally, the EU engaged in this Council's recent Special Session on the occupied Palestinian territory because we see respect for international human rights and international humanitarian law as a cornerstone for peace and security. Alleged violations by all sides must be investigated according to international standards. All victims or their families must have access to justice in view of ensuring full accountability. The EU calls on all parties to cooperate with the newly established UN Commission of Inquiry, emphasising that this body covers all violations of international human rights law and international humanitarian law by all sides, including those committed by Hamas and other militant groups. We recognise Israel's right to defend itself proportionately and in accordance with international law. The EU further calls on Israel, as it does on all States, to issue a standing invitation to all special procedures and to grant access to the newly appointed Special Rapporteur Dr. Makarim Wibisono. The EU underlines the need for all sides to refrain from actions on the ground further undermining the viability of the two-State solution. The EU is notably concerned that Israel continues its policy of land confiscation and settlements in the West Bank, impacting negatively on Palestinian civilians in the West Bank, including East Jerusalem. The EU recalls the applicability of the Fourth Geneva Convention in occupied Palestinian territory.

The EU remains deeply concerned with a deteriorating Human Rights situation in Eritrea, particularly as regards political oppression and a high number of political prisoners, including journalists.

Ahmed El Tayeb

South Sudan: UNMISS Update, 25 September 2014

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Source: UN Mission in South Sudan
Country: South Sudan
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UNMISS “Protection of Civilians” (PoC) Sites

  • As of 23 September, the estimated number of civilians seeking safety in ten Protection of Civilians (PoC) sites located on UNMISS bases is 96,723 including 28,010 in Juba (Tomping and UN House), 17,119 in Malakal, 2,722 in Bor, 47,214 in Bentiu, 578 in Wau, 1,025 in Melut, 28 in Nasser, 3 in Rumbek and 24 in Renk.

South Sudan: EU increases humanitarian assistance by €20 million

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Source: European Commission Humanitarian Aid department
Country: South Sudan

The European Commission is responding to the continuing major crisis in South Sudan by increasing its life-saving assistance by a further €20 million to help its most vulnerable people.

"A human catastrophe of alarming proportions is happening in South Sudan," said Kristalina Georgieva, EU Commissioner for International Cooperation, Humanitarian Aid and Crisis Response. "The country faces the worst food security crisis in the world with more than half its population – seven million people – stalked by hunger. 50 000 children are in danger of dying if emergency aid does not reach them now. With this funding we will address the basic humanitarian needs of the most vulnerable, but without peace the toll of human suffering will only continue to grow. Aid operations will remain inadequate as long as the conflict continues. It is the responsibility of the political leadership of South Sudan to end the unnecessary suffering of its people."

The humanitarian situation is drastically worsening due to unpredictable floods as well as outbreaks of cholera and other diseases (including malaria, kala-azar and hepatitis). With the crops planting season lost as a result of the fighting and the rainy season underway, more than half of the country is now inaccessible by land.

The immediate life-saving assistance focuses on distributing essential food and materials to avoid a further deterioration in the food security situation of the country. The new funds address the basic needs of more than a million internally displaced people, including shelter, water, hygiene and protection, especially for children and women.

The new funding brings the Commission's humanitarian aid in South Sudan to more than €120 million for this year, including assistance to South Sudanese refugees in neighbouring countries. Humanitarian funding for the crisis from the European Union – its Member States and the European Commission - stands at over €245 million.

It will be channelled through the European Commission's humanitarian partners, which include UN agencies and NGOs. Our aid is delivered in extremely challenging circumstances. Attacks against humanitarian workers and general insecurity seriously constrain access to those in need.

A team of humanitarian experts of the Commission is on the ground monitoring the situation, assessing needs and overseeing the use of EU funds.

Background

The humanitarian situation in South Sudan has been critical ever since armed violence broke out in the capital of Juba on 15 December 2013 and subsequently spread to several states in South Sudan. More than 1.3 million people have been internally displaced and more than 450 000 have sought refuge in neighbouring countries. In addition, South Sudan hosts more than 243 000 refugees from neighbouring countries (mainly Sudan). The main humanitarian needs are for food, clean water, health-care, shelter, sanitation, hygiene and protection.

The UN has declared South Sudan a "Level Three" crisis, the highest category for a humanitarian crisis. The country ranks second in the European Commission's Global Vulnerability and Crisis Assessment index (after the Central African Republic) and is the world's youngest and most fragile state.

For more information

The European Commission's humanitarian aid and civil protection:

http://ec.europa.eu/echo/index_en.htm

Commissioner Georgieva's website:

http://ec.europa.eu/commission_2010-2014/georgieva/index_en.htm

Contacts
Nairobi
Malini MORZARIA (+254 722 791 604)

Brussels David Sharrock (+32 2 296 89 09)
Irina Novakova (+32 2 295 75 17)

South Sudan: UK increases support for humanitarian crisis in South Sudan

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Source: Department for International Development
Country: United Kingdom of Great Britain and Northern Ireland, South Sudan

Britain will provide life-saving support for thousands more people affected by the conflict in South Sudan, International Development Secretary Justine Greening announced today.

The new package of £25 million, which will be discussed at a UN General Assembly meeting today, will provide more food and protection for those vulnerable to sexual and gender based violence.

Since fighting broke out in December 2013, 1.3 million South Sudanese have been internally displaced and more than 450,000 have fled to neighbouring countries. Millions of people are at risk of disease and starvation as the violence has prevented people planting their crops, and aid agencies have warned there is a serious risk of famine.

The latest assistance from the Department for International Development will help the work of UN, Red Cross and NGO partners.

Justine Greening said:

The situation in South Sudan continues to deteriorate and the country is at risk of famine. The extra support from the UK will help meet the needs of thousands of people, forced from their homes, seeking food and protection from the violence.

South Sudan’s leaders need to take ultimate responsibility for the terrible humanitarian situation. The government and opposition must act now to stop the fighting, start to build a lasting peace and make every effort to allow aid to quickly reach their people.

The need for basic life-saving services remains crucial and we urge the international community to join us in stepping up support.

Many of the displaced people who have fled their homes in South Sudan are children who have been separated from the rest of their families and women who have endured sexual violence. The support pledged today will look at scaling up the protection for women and children.

The new funding brings the UK’s total support for people in South Sudan and refugees from the country since the start of the crisis to £150 million.

South Sudan: Development and Peace scales up response in South Sudan as crisis persists

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Source: Development and Peace
Country: South Sudan

As the political and humanitarian crisis in South Sudan continues to deteriorate, and millions face hunger in the coming months, Development and Peace is increasing its relief efforts in the country.

Working with the Daughters of Mary Immaculate (DMI) religious community, Development and Peace is providing aid in two United Nations camps in the capital Juba for those who have been displaced due to conflict in the country.

There are currently one in seven people, or 1.3 million, in South Sudan who have fled their homes due to fighting between factions of the president and those of the former vice-president, both of different tribes, which has led to ethnic tensions and attacks in several parts of the country.

The brutal fighting, which began in December 2013, has not spared civilians and has left 3.8 million people in need of assistance. The conflict has prevented the planting of crops, which has created a lack of food for millions, and the United Nations recently declared the food crisis in the country as the “worst in the world.”

With the DMI sisters, Development and Peace is helping to meet some of the urgent needs faced by the most vulnerable in the camps, including health and nutrition services. The welfare of children is of particular concern, and highly nutritious foods to prevent and curb malnutrition are being supplied. In addition, the DMI sisters are organizing pre-school and primary school classes, as well as other educational activities for children.

Another important activity taking place in the camps is the establishment of Peace and Reconciliation Committees to help those in the camps to eventually re-integrate harmoniously into their communities.

“This is a young country that has rarely known peace in its history, and efforts need to be made so that the people of this country can experience stability and security, and begin to rebuild their lives,” says Dominique Godbout, Emergency Programs Officer at Development and Peace.

Development and Peace launched an appeal in July to raise funds for relief efforts in South Sudan and is continuing to accept donations. Donations can be made by telephone (1 888 664-3387), on our website www.devp.org or by sending a cheque made out to Development and Peace and indicating South Sudan Crisis to: Development and Peace, 1425 René-Lévesque Blvd. West., 3rd Floor, Montreal QC, H3G 1T7

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For more information please contact:
Kelly Di Domenico, Communications Officer
514 257-8711 ext. 365
kelly.didomenico@devp.org

South Sudan: Human Rights Council holds panel discussion on the situation of human rights in South Sudan

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Source: UN Human Rights Council
Country: South Sudan

Human Rights Council

AFTERNOON

24 September 2014

The Human Rights Council this afternoon held a panel discussion on the situation of human rights in South Sudan, hearing an address by the Deputy High Commissioner for Human Rights Flavia Pansieri in which she updated the Council on this situation of grave concern.

Baudelaire Ndong Ella, President of the Human Rights Council, said that the focus of the discussion was on identifying effective measures to improve the human rights situation in the country and to strengthen the United Nations support for the work of the African Union Commission of Inquiry and the Inter-Governmental Authority on Development-led peace process.

Deputy High Commissioner for Human Rights Flavia Pansieri said that the report on High Commissioner Navi Pillay’s visit to South Sudan in April had revealed a critical level of violence, including ethnically motivated mass slaughter and gruesome revenge killings. Since then, the number of internally displaced persons had continued to rise, and around 100,000 were now seeking shelter in the United Nations Mission in South Sudan compounds. The country was experiencing extreme food insecurity and faced a possible famine, while reports of killings and wounding of civilians and incidents of conflict-related sexual violence continued. A legacy of impunity for serious human rights violations in the past had contributed to the current crisis in South Sudan, said Ms. Pansieri, stressing the vital importance of accountability for human rights violations, abuses and other international crimes committed in the country.

Mohamed Said Doualeh, Permanent Representative of Djibouti to the United Nations Office at Geneva, panel moderator, said the purpose of the panel discussion on South Sudan was to focus on identifying effective measures to improve the human rights situation in South Sudan, and to strengthen the mandate of the African Union’s Commission of Inquiry on South Sudan.

Paulino Wanawilla Unango, Minister of Justice of South Sudan, said that the December 2013 events in Juba constituted an attempted coup d’état and that they were not an ethnic feud but part of a political struggle. The Government had accepted the mediation of the Inter-Governmental Authority on Development and had signed on 28 August 2014 a communiqué which provided for negotiations with the Sudanese Peoples Liberation Movement-in-Opposition to form an interim Government. The protection of civilians was the priority, Mr. Unanogo said and reiterated the commitment to ending the conflict in the country.

Olusegun Obasanjo, the Chairperson of the African Union Commission of Inquiry on South Sudan, spoke about the Commission’s mandate of healing, reconciliation and accountability. There was no doubt that gross violations of human rights were being committed, and that no political leader in South Sudan could claim innocence. The conflict in Juba started as a political dispute, but it quickly transformed into an ethnic conflict. The cycle of impunity must be stopped and some form of restitution needed to take place at the community level.

Ethiopia read the statement on behalf of Seyoum Mesfin, the Chairperson of the Intergovernmental Authority on Development Special Envoy for South Sudan, which reiterated that respect for human rights and the rule of law had to be cornerstones of the peace process and urged all parties to comply with the agreements brokered under the auspices of the Intergovernmental Authority on Development. The peace process continued to face many challenges and there were still those who privileged military means over a peaceful solution. It was clear that the peace agreement must be comprehensive, address the root causes of the crisis and create conditions for genuine and far-reaching reform.

Lawrence Korbandy, Chairperson of the Human Rights Commission of South Sudan, said that the detailed account of human rights abuses and violations in South Sudan could not be ignored and that efforts had to be made to achieve peace in the country. More than 10,000 people had lost their lives in this conflict, 90,000 were displaced and social cohesion was destroyed. It was essential to ensure the respect and implementation of the Cessation of Activities Agreement by all parties, expedite the deployment of peacekeepers, and ensure that the transitional process was people-centred.

Ibrahim Wani, Director of Human Rights, United Nations Mission in South Sudan, said that in light of the widespread violence, there were firm reasons to believe that crimes against humanity were committed by all parties to the conflict. An international crimes tribunal should be immediately established to ascertain responsibility for the crimes as accountability was crucial in achieving national reconciliation. Nine months after the conflict started, debating had to stop and concrete actions had to be taken.

In the ensuing discussion, speakers expressed extreme concern that, after months of efforts, serious human rights violations and abuses in South Sudan continued, some of which amounted to war crimes and crimes against humanity, and in which more than 1.5 million people were displaced. Delegations stressed the crucial need for a political leadership and vision in order to establish peace and stability and underlined that justice and accountability must be at the centre of peace efforts. Speakers expressed support for the Inter-Governmental Authority on Development-led peace process and encouraged the African Union’s Commission of Inquiry to continue its work. The Human Rights Council should create a Special Procedure mandate to monitor and report on the human rights situation in the country.

Speaking in the discussion were European Union, Ethiopia on behalf of the African Group, Czech Republic, Netherlands, Russia, Montenegro, Togo, Spain, Kuwait, United States, Turkey, Norway, Australia, Denmark, Cuba, Estonia, Italy, United Kingdom, Sri Lanka, China, France, Canada, Sudan, and Belgium.

The following non-governmental organizations also spoke: East and Horn of Africa Human Rights Defenders, CIVICUS-World Alliance for Citizen Participation, Norwegian Refugee Council, Femmes Africa Solidarites, and Caritas Internationalis.

The Human Rights Council will resume its work on Thursday, 25 September for a full day of meetings. At 9 a.m. it will hold an interactive discussion with the Independent Expert on the situation of human rights Somalia, followed by an interactive dialogue with the Independent Expert on the human rights situation in the Central African Republic. At 3 p.m. the Council is scheduled to start taking action on decisions and resolutions.

Opening Statements

BAUDELAIRE NDONG ELLA, President of the Human Rights Council, said that this meeting would be devoted to a panel discussion on the human rights situation in South Sudan. The objective was to identify effective measures to improve the human rights situation in South Sudan, and to bolster the support of the United Nations for the African Union’s Commission of Inquiry in South Sudan, as well as to support the peace process led by the Inter-Governmental Authority on Development.

FLAVIA PANSIERI, Deputy High Commissioner for Human Rights, in an opening statement said that the situation in South Sudan continued to be a matter of grave concern. At the twenty-sixth session of the Human Rights Council, the High Commissioner had been requested to submit a report on the situation of human rights to serve as a basis for discussion during this panel. In June, Ms. Pansieri said she had alerted the Council about the deteriorating situation, and referred to the visit of High Commissioner Navi Pillay in April this year, which revealed a critical level of violence, including ethnically motivated mass slaughter and gruesome revenge killings. A report of the United Nations Mission in South Sudan from May had described the damaging impact of the conflict on human rights across the country, including gross violations committed by all parties to the conflict. During the reporting period, the scale and severity of reported violations and abuses of human rights and violations of international humanitarian law had declined if compared to the first months of the conflict. However, civilians had continued to bear the brunt of the ongoing armed conflict and of their leaders’ failure to stop the fighting.

The Government of Sudan People’s Liberation Movement/Army in Opposition had continued to mobilize forces and amass weapons in an effort to consolidate their respective power bases and to undermine the protection of civilians and life-saving work of humanitarian agencies and the United Nations Mission in South Sudan. The number of civilians displaced across and from South Sudan had continued to rise, with no likelihood that people would return to their homes soon. The country was experiencing extreme food insecurity and faced a possible famine. The reports of killings and wounding of civilians by all parties to the armed conflict and other armed groups had continued unabated, so had incidents of conflict-related sexual violence. The United Nations Mission had opened its gates to civilians who fled the violence. Around 100,000 internally displaced persons were now seeking shelter in “protection of civilians’ sites” within its compounds, an unprecedented influx in the history of the United Nations and which presented the Mission with unique challenges.

A legacy of impunity for serious human rights violations in the past had contributed to the current crisis in South Sudan. To ensure sustainable peace, security and development in South Sudan, it was vital that perpetrators of human rights abuses and violations of international humanitarian law and other international crimes be held accountable. The international community must put pressure on the country’s leaders to prevent further violations by forces under their command and to make clear that anyone committing crimes and human rights violations would be arrested and prosecuted.

Statements by the Panel Moderator and Panellists

MOHAMED SIAD DOUALEH, Permanent Representative of Djibouti to the United Nations Office at Geneva and panel moderator, reminded that the purpose of the panel discussion on South Sudan was to focus on identifying effective measures to improve the human rights situation in South Sudan, and to strengthen the mandate of the African Union’s Commission of Inquiry on South Sudan.

PAULINO WANAWILLA UNANGO, Minister of Justice of South Sudan, said that the events of 15 and 16 December 2013 in Juba constituted an attempted coup d’état punishable under the South Sudan Penal Code. In response to the coup, the Government had formed a crisis management committee to maintain stability and promote calm among the population, particularly in the areas not affected by the rebellion. He underlined that the events in Juba did not happen because of an ethnic feud, but that they were part of a political struggle. The Government had accepted the cessation of hostilities and negotiations under the mediation of the Intergovernmental Authority on Development, and attended the talks in Addis Ababa, Ethiopia. As a result, on 28 August 2014, the Government of South Sudan had signed a communiqué which provided for negotiations between the Government and the Sudanese Peoples Liberation Movement-in-Opposition (SPLM-IO) to form an interim Government. The Government also established an investigation committee into human rights violations, and a combined patrol from all organized forces to restore peace and security in the capital. The latter measure improved security and was still being maintained to combat various crimes.

The Government also accepted the Commission of Inquiry formed by the African Human Rights Commission under the African Union to investigate human rights violations in South Sudan. In addition, it formed the Popular Committee for Peace Building, which succeeded in convincing many internally displaced persons to get out of the affected areas. The Government regained control of areas under rebel control in three states: Jonglei, Upper Nile and Unity, and restored peace to the Pibor area. In those areas the violations of human rights had decreased significantly. It further made provisions for the education of children in the affected areas, and freedom of expression. Mr. Unango concluded by saying that the protection of civilians was the Government’s priority, and that the Government was committed to ending the conflict in South Sudan with the help of the African Union and the Intergovernmental Authority on Development.

OLUSEGUN OBASANJO, Chairperson of the African Union Commission of Inquiry on South Sudan, said that the African Union had to be commended for having established the Commission of Inquiry on South Sudan. The Commission was given three mandates: healing, reconciliation and accountability. Institutional form was the fourth mandate added later on in order to lead to a united and cohesive Sudan. In order to assess the extent of the conflict and human rights violations, the Commission had visited the region of Juba and met with governmental and civil society representatives, and representatives of international organizations. They also met with regional leaders in Ethiopia, Sudan, Kenya and Uganda, and visited refugee camps both inside South Sudan and in neighbouring countries. He said there was no doubt that gross violations of human rights were committed, and that no political leader in South Sudan could claim innocence. The cycle of impunity had to be stopped.

In its conversations with local leaders, the Commission stressed that hostilities had to stop before healing could begin. South Sudan had to build a leadership that would be responsive to the needs of the population. Mr. Obasanjo confirmed that the conflict in Juba started as a political dispute, but that it quickly transformed into an ethnic conflict. He added that some form of restitution needed to take place at the community level. He thanked the Government of South Sudan, civil society, academia and the media, and international organizations for their support in the Commission’s work.

MOHAMED SAID DOUALEH, Permanent Representative of Djibouti to the United Nations Office at Geneva and the panel moderator, thanked Mr. Obasanjo for sharing the outcome of the extensive consultations and meeting with a wide range of stakeholders in the country and the region. The call that the international community should ‘take the bull by the horn’ was heard.

The Permanent Representative of Ethiopia to the United Nations Office at Geneva, speaking on behalf of SEYOUM MESFIN, the Chairperson of the Intergovernmental Authority on Development Special Envoy for South Sudan, said that from the beginning of the Intergovernmental Authority on Development-led mediation efforts in South Sudan, it had been continually reiterated that respect for human rights and the rule of law had to be cornerstones of the peace process. All parties in South Sudan continued to be urged to fulfil their obligations under national law and international law and to comply with the agreements brokered under the auspices of the Intergovernmental Authority on Development. Since the outbreak of the conflict in December 2013, the foremost concern had been to bring the fighting to an end. Millions continued to be displaced within the country and neighbouring States, education and health services had been interrupted and the humanitarian situation was dire.

The peace process was a violation of the most basic right of all of South Sudan’s citizens; the right to live in peace. The parties were urged once again to make every effort to implement agreements signed. Commitments, however, went beyond the immediate confines of the conflict. While progress had been made, the peace process continued to face many challenges and as fighting last week had shown, there were still elements that privileged military means over a peaceful solution. In terms of progress, while most disputes tended to focus on arrangements for power and the transitional government, the Intergovernmental Authority on Development was acutely aware of the need for an agreement that was comprehensive, addressed the root causes of the crisis, and created conditions for genuine and far-reaching reform.

LAWRENCE KORBANDY, Chairperson of the Human Rights Commission of South Sudan, said that regardless of the different viewpoints, the report presented today had given a detailed account of human rights abuses and violations in South Sudan that could simply not be ignored. It was a reminder that efforts had to be made to achieve peace in the country. The report noted improvements in the area of the right to life. The situation of internally displaced persons and restrictions on freedom of expression and the media were all consequences of the war situation. There was a need to ensure accountability and mechanisms for truth and reparation. The South Sudan Human Rights Commission had a constitutional mandate to promote human rights, denounce human rights violations, and make recommendations and give advice to the Government. The Commission recommended that the Government should undertake institutional and economic reforms.

A national human rights forum had been organized in 2012 to raise awareness on human rights among the population. In July, a document was published by the Commission on solutions to end the conflict. Different sources revealed that over 10,000 people had lost their lives as a result of the conflict. Ethnic tensions were also an issue of concern. It destroyed social cohesion and led to 90,000 internally displaced persons being reluctant to return home. Freedoms of expression and the media were important, and the number of radio channels being allowed to broadcast and express views had increased. Some radio stations had however been restricted in their activities. The Government had accepted that non-governmental organizations participate in the peace talks. Parties of the conflict should respect and implement the Cessation of Activities Agreement, and expedite the deployment of peacekeepers. The transitional processes should be people-centred.

IBRAHIM WANI, Director of Human Rights of the United Nations Mission in South Sudan, commended the Human Rights Council for having organized the panel discussion. The United Nations closely followed the situation in South Sudan and monitored allegations of human rights violations. Reports documented numerous targeting of civilians, forced disappearances, gender violence and rape, arbitrary arrest and detention, torture, looting, and attacks on hospitals, churches and mosques. Such acts were committed by both sides of the conflict. In light of the widespread violence, there were firm reasons to believe that crimes against humanity were committed. The reports recommended the immediate establishment of an international crimes tribunal to establish responsibility for the committed crimes. Ethnically targeted killings and inter-clan murders also took place, and freedom of expression severely declined. Journalists and civil society organizations were repeatedly attacked. Despite pledges by leaders of both sides that those responsible would be held accountable, that did not happen. Mr. Wani stressed that accountability would be crucial in achieving national reconciliation. He underlined that nine months after the conflict started, debating had to stop and concrete actions had to be taken.

Discussion

European Union was extremely worried that after months of efforts, serious human rights violations and abuses in South Sudan continued. In light of the dire situation, the European Union stressed its call for the creation of a Special Procedures mandate to monitor and report to the Council on the human rights situation in South Sudan. Czech Republic said that the human rights situation in South Sudan remained of serious concern. It condemned the massive human rights abuses and serious violations of international humanitarian law committed by parties to the conflict, some of which may amount to war crimes or crimes against humanity. Ethiopia, speaking on behalf of the African Group, welcomed the ongoing Intergovernmental Authority on Development-led peace process. The role of the African Union Commission of Inquiry was commended and the African Group called on the Council, United Nations bodies, specialized agencies and other stakeholders to support its work. Russia believed that a political solution was the solution to the internal conflict. It could not be solved by the use of force. Russia was concerned about the lack of political will of leaders to implement the compromised solutions that had been so hard to achieve. The shift of focus to protecting civilians and humanitarian aid was necessary at this point. Netherlands repeated its concern about the human rights situation in South Sudan. Many South Sudanese lived in uncertainty and in the worst of circumstances. The Government of South Sudan and the armed opposition were called upon to stop any use of violence and to ensure accountability for crimes committed.

Montenegro affirmed its support to the people of South Sudan and to humanitarian workers there. Montenegro was deeply concerned about attacks against civilians, sexual and gender-based violence and the recruitment of child soldiers, and underlined the importance of accountability. Political leadership and vision were crucial for the establishment of peace and stability. Togo was deeply concerned about the situation in South Sudan, its impact on stability in the region and the humanitarian situation there. Togo called on parties to facilitate and secure access to humanitarian aid. Togo urged all parties to commit to an inclusive and open dialogue towards achieving peace. Spain rejected the continued human rights violations by both sides of the conflict, including killings, sexual abuse and forced recruitment. Spain was also concerned by the way freedom of expression had been hampered and by the humanitarian situation in conflict zones, including with regards to access to food. The Council should establish a mechanism on the situation in South Sudan. Kuwait said that the Council had unanimously extended assistance and capacity building to South Sudan. Kuwait called on all parties to commit themselves to a constructive dialogue for peace and called upon the international community to provide support to neighbouring countries that were receiving refugees. United States was gravely concerned about the glaring human rights violations and abuses and other atrocities in South Sudan and the humanitarian crisis that had displaced more than 1.5 million people. The United States condemned violations of international humanitarian law, including hostilities against civilians, and the lack of accountability for those atrocities. Turkey was concerned about continuing violence in South Sudan and its consequences on civilians. Turkey was pleased to see that there was now a commitment to reach a compromise, and would continue engaging with South Sudan for the achievement of peace.

Norway welcomed the convening of the panel discussion on the situation in South Sudan by the Human Rights Council, and said that both sides had committed grave human rights violations. A large number of refugees were in neighbouring countries, which caused great concern. Norway underlined that it was up to the leaders of both sides to ensure accountability for the committed crimes, and noted that impunity was unacceptable. East and Horn of Africa Human Rights Defenders said that freedom of expression was severely limited in South Sudan, with journalists harassed and media outlets closed, which prevented wider participation in reconciliation and healing. The organization urged the Council to establish a Special Rapporteur for South Sudan to ensure justice and accountability. Civicus said it was concerned about persistent violations of international human rights law in South Sudan. South Sudan needed a reconciliation and truth commission, and hybrid court, and Civicus urged the Council to establish a Special Rapporteur for South Sudan. Norwegian Refugee Council expressed concern over human rights violations in South Sudan, noting that more than 11 percent of the population was affected by displacement. Freedom of movement was severely hindered. Refugees faced protection issues at all stages, and lacked access to basic services. Food insecurity was severe, with 15,000 children at risk of dying of malnutrition. Australia was concerned about South Sudan’s failure to commit to ceasefire agreements. Justice and accountability were a vital part of peace processes. Australia welcomed that South Sudan said it would exclude war criminals from the new Government.

Denmark was concerned about the humanitarian situation in South Sudan, and called on all parties to ensure unhindered humanitarian access and protect humanitarian workers. Cuba welcomed efforts by the African Union for a lasting solution to the conflict, and underlined the importance of the support of the Council and international donors to South Sudan through technical assistance and capacity building. Estonia regretted that the cessation of hostilities agreement continued to be breached, and that a coalition government could not be put in place. Famine in the months to come was deeply worrying, and so were human rights and humanitarian law violations and the lack of accountability for perpetrators. Italy remained gravely concerned about the human rights and humanitarian situations in South Sudan and atrocities against civilians. Italy underlined the importance of monitoring and accountability. Widespread intimidation and harassment of journalists and human rights defenders were also issues of great concern.

United Kingdom said that solving the conflict was crucial, but peace was not enough in itself as the responsibility of those who committed the crimes must be established. The United Kingdom supported the work of the African Union’s Commission of Inquiry and called for the creation of a Special Procedure mandate to monitor and report on the human rights situation in the country. Justice and accountability must be at the centre of peace efforts. Sri Lanka called upon all parties to commit to inclusive dialogue to achieve reconciliation and peace and welcomed the leading role of the African Union and the Inter-Governmental Authority on Development in the peace process. In spite of the successful conclusion of a peace agreement by the parties, the human rights and humanitarian situation in South Sudan remained of concern and China called on the parties to implement existing agreements as a way to build fundamental improvement to the human rights and humanitarian situation. France said that the scale of the crimes and the impunity had shaken the foundation of the South Sudanese society and encouraged the African Union Commission of Inquiry to pursue its work.

Canada said it was appalled by the worsening human right situation in South Sudan, as well as by the reported use of child soldiers. Canada called on the parties to the conflict to lay down their weapons, and stressed that words needed to be turned into genuine actions. Canada supported international efforts to end the conflict. Sudan wished to see stability and peace in South Sudan and supported all African mechanisms dealing with the conflict. Sudan said that a comprehensive political solution under the African umbrella was the best way to reach stability in South Sudan. Belgium said the human rights situation in South Sudan was worrisome, in particular the situation of children affected by the conflict, and systematic recruitment of children into armed forces. Belgium underlined that the fight against impunity was crucial, and asked the Council for effective measures on the question of impunity.

Femmes Africa Solidarité expressed concern about grave human right violations in South Sudan, particularly the killing and rape of women. The fighting continued despite the signing of the peace agreement. The organization urged the parties to the conflict to end the lack of accountability for sexual and gender violence, and called for the inclusion of South Sudanese women as rightful stakeholders in peace talks. Caritas Internationalis underlined that 1.7 million people were estimated to have fled their homes in South Sudan, and warned that food insecurity was a serious problem. It was the moral responsibility of the international community to end this conflict. The situation of aid workers was grave, and parties to the conflict were urged to ensure safe humanitarian access.

Concluding Remarks

OLUSEGUN OBASANJO, Chairperson of the African Union Commission of Inquiry on South Sudan, said that the Commission would submit a report to the African Union within the first half of October. The African Union would not deal with this report alone, and would seek support from all willing to help it in the implementation of its recommendations.

MOHAMED SAID DOUALEH, Permanent Representative of Djibouti to the United Nations Office at Geneva and panel moderator, thanked the speakers for their comments and questions, and asked panel members to address specific issues raised during the dialogue.

PAULINO WANAWILLA UNANGO, Minister of Justice, Government of the Republic of South Sudan, in concluding remarks said that it was not true that South Sudan had discriminatory policies against foreigners with regards to access to employment. With regards to freedom of expression, the media law had been adopted as a legitimate instrument in conformity with international law. The National Security Law would be passed by the Assembly.

LAWRENCE KORBANDY, Chairperson, Human Rights Commission, South Sudan, said in concluding remarks that the Commission supported the task entrusted to regional institutions to monitor human rights in South Sudan, and any mechanism for accountability should be negotiated to ensure better implementation. A coalition Government, composed of people who were enemies, might be counterproductive and may not carry out the necessary actions of a peace process.

IBRAHIM WANI, Director of Human Rights, United Nations Mission in South Sudan, assured the Council that the Mission was committed to fulfil its mandate to monitor the human rights situation in South Sudan with the highest standards of verification. The promotion and protection of human rights was also an international obligation, and the Human Rights Council therefore had a responsibility to continue playing a role for the improvement of the situation in South Sudan.

For use of the information media; not an official record

South Sudan: Seed project in Morobo seeks to ease food crisis, cut imports

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Source: The Niles
Country: South Sudan

MOROBO - The County Authorities in Morobo have launched a seed multiplication project with the goal of producing quality seeds for vulnerable households amid widespread food shortages in South Sudan.

Morobo County was chosen as the region to multiply seeds locally as South Sudan struggles to grow more food and import less, said Director for the Agricultural Advisory Organisation Clement Metaloro. Supported by the United nations Food and Agriculture Organisation (FAO), with funds from United Kingdom, the project is expected to distribute more seeds to the other parts of central Equatoria State in the second production season next year.

Local farmers say local seed multiplication will help ease dependence on foreign imports and ward off famine. Joseph Mawa, one of the beneficiary farmers, said the seed multiplication project has saved him from failure, adding the seeds which were multiplied locally have a better track record than those imported from foreign countries, which did not germinate.

“The seeds we produced locally have not disappointed us,” he said. “When you see all the NGOs are coming with their seeds from Uganda and some seeds are not fitting our climate conditions, sometimes they fail to germinate or do not yield properly.”

Another farmer, James Lomo, said the project has equipped him with knowledge to diversify seed production. Lomo said he can now earn more money if he puts his effort into seed production. The farmers urged fellow colleagues to unite in cooperatives to produce more quality seeds and export rather than import seeds and food. “We need to stop dependency and have our own seeds here,” he said.

In a telephone interview, FAO Director Clement Metaloro explained “this project is aimed at protecting vulnerable households… as a result of the current crisis since December 15. It is promoting local seed production instead of relying on imported seeds. This project is going to produce quality seeds that will be given to the affected areas.”

According to Clement, locals have long complained that poor quality or unsuitable seeds have been imported from neighbouring countries via NGOs. “Our farmers in South Sudan and Morobo in particular have become victims of this,” he said.

Meanwhile, the green belt in Equatoria’s ecological zone has the potential to grow seeds, Clement said, clarifying that cow peas, ground nuts, sorghum or serena (open pollinated variety) can be grown in five ecological zones but no clear research has been carried out.

“Based on the experience, if you plant and open pollinated variety of ground nuts, sekedo or serena from Morobo it can also be grown in other ecological zones like Jonglei or Bahr el Ghazal,” he said.

The project mainly targets open pollinated variety including maize, sorghum, ground nuts, cow peas and simsim to be grown in the four Payams selected in the County.

Clement said 60 farmers were active in an initial version of the project in 2012, producing many seeds with the support of the German Development Organisation GIZ.

“Feedback from then shows that the seeds that are produced locally are much more viable and performing compared to what is imported and they are also able to get good money.”

In 2013 the project supplied 78.2 metric tonnes of groundnuts to a warehouse in Torit, Eastern Equatoria State, he said, while seeds were also distributed to local farmers.

However, infrastructure problems persist. The director explained that inadequate tractors contributed to the late and slow planting of the seeds.

Farmers also need training on issues like isolation requirements, pest, disease and weed control to maintain the genetic purity of the seeds, Clement said.

But the open pollinated variety can be used for years if they are managed in good quality and carefully, he said.

In Yei, farmer Charles Musema said such projects will improve agriculture and empower farmers. “The soil is good for agriculture, but it needs to be cultivated to produce food.” He urged the government and partners to provide tools and capacity building trainings so that local farmers will diversify the production to a mechanised level.

The County’s acting Assistant Commissioner of Agriculture, Elioba Surur Taban, said that farming had a strong following in the area: Some 15,000 local households work in agriculture joined by another 5,000 refugees who also farm the land.

Elioba pointed out a number of hurdles facing farmers, such as the lack of a market, seed testing machines and inadequate sustainability of the farming sector though there is continuous running of production. “We are urging partners to continue supporting us because we, as the government, can not,” he said.

The acting Assistant Commissioner said that since the start of war in December, the County has been supplying other parts of the country with cassava stock, bananas and pineapples.

The views expressed in this report do not necessarily reflect the positions or opinions of the publishers of www.theniles.org


Kenya: UNHCR Kenya Kakuma Operational Update 18th – 24th September 2014

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Source: UN High Commissioner for Refugees
Country: Kenya, South Sudan
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HIGHLIGHTS

  • As at 24th September 2014, Kakuma had received 43,485 asylum seekers from South Sudan. This brings the total camp population to 178,445. As at 21st September 174,737refugees had been registered by UNHCR and DRA.

  • A delegation from the Swiss Agency for Development and Cooperation (SDC) was in Kakuma on Monday 22 September. The team, led by the Regional Director and his Deputy, was on a familiarization tour of the camp in preparation of the visit of the State Secretary for Foreign Affairs to Kakuma which is scheduled for 4th October 2014. Another part of the team participated in a steering committee meeting of the SDC’s Skills Development Project in the camp.

  • UNHCR and IOM are currently facilitating voluntary repatriation for 280 Burundians from Kakuma. The first group comprised of 48 people left on 24th September.

South Sudan: Perceptions of Security Among Internally Displaced Persons in Juba, South Sudan

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Source: Stimson Center
Country: South Sudan
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Many Fear Violence in South Sudan as Nearly 100,000 Seek Shelter at UN

Focus Group Findings Released on Eve of Major Peacekeeping Summit

For Immediate Release September 25, 2014 Contact: Jim Baird, jbaird@stimson.org; (202) 478-3413

(Washington, D.C.) An unprecedented 96,800 people are seeking shelter from violence inside U.N. peacekeeping operation bases in South Sudan, with many living in fear of killing, rape, and abduction according to a study released today by the nonpartisan Stimson Center. The new study — which conducted seven focus groups with displaced people living in two protection of civilians sites inside U.N. bases in Juba, South Sudan — illustrates the daunting challenges that modern peacekeeping operations face in fulfilling their responsibility to protect civilians under the threat of physical violence.

The study comes on the eve of U.S. Vice President Joe Biden convening a summit to address contemporary peacekeeping challenges on the sidelines of the U.N. General Assembly. The study’s findings shed light on the security situation now facing tens of thousands of civilians that have sought shelter in U.N. peacekeeping operation bases.

“Civilians are being deliberately targeted in South Sudan and are fleeing to U.N. bases for safety,” said Co-Director of Stimson's Future of Peace Operations program Alison Giffen. “These bases weren’t built to house civilians in these numbers, which has led to deplorable living conditions. The U.N. must be equipped to protect these civilians over the long-term.”

The current turmoil in South Sudan stems from a political dispute that broke out on December 15, 2013 between President Salva Kiir and his former Vice President, Riek Machar. The conflict took on an ethnic dimension and spread to include targeted violence against civilians on the basis of their tribal affiliation: Kiir’s supporters largely belong to the Dinka tribe, while Machar’s supporters are mostly of the Nuer tribe. Parties on both sides of this conflict have committed abuses and targeted civilians in places of refuge such as churches and hospitals.

Conducted in August 2014, the focus groups at two protection of civilians sites inside U.N. peacekeeping bases in Juba, South Sudan examined how civilians driven from their homes by conflict perceived their security. Notable findings include:

  • When people sheltering inside U.N. bases leave temporarily to access services — such as hospitals, schools, markets, and banks — they faced threats including killing, rape, abduction, theft, sexual harassment, and beatings.

  • The main threat within the protection of civilian sites was fighting between residents, which was described as rooted in alcohol abuse, congestion, and trauma that people had experienced before arriving at the sites.

  • Participants made a range of requests to UNMISS, such as increasing the number of UNMISS troops and improving the quality of UNMISS weapons.

  • Participants were not willing or felt they would be unable to return home during the months and years to come. Some said that their houses had been occupied, looted, or destroyed. Others noted that they would not feel safe leaving the U.N. base until the government changed.

“There are acute challenges faced by peacekeepers in the 21st century,” said Giffen. “Properly trained and equipped troops are essential to help prevent the targeting of civilians and to encourage compliance with political agreements as well as ceasefires. This crisis illustrates that peacekeeping support and local-level reconciliation efforts are also desperately needed to break cycles of violence between communities that have been torn and fractured by conflict.”

The Stimson Center is a nonprofit, nonpartisan institution devoted to enhancing international peace and security through a unique combination of rigorous analysis and outreach. The Future of Peace Operations program focuses on improving the effectiveness and efficiency of international peacekeeping, developing measures of progress for peace operations, and increasing global preparedness to prevent and respond to violence against civilians in conflict-affected societies.

South Sudan: WHO responds to health crises facing war-wracked South Sudan

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Source: World Health Organization
Country: South Sudan

September 2014

South Sudan is being wracked by severe humanitarian health emergencies. WHO has been filling health gaps throughout the country, providing services to more than 2 million people.

After 6 years in Juba, WHO’s Abdinasir Abubakar (pictured above) understands better than most the impact war can have on people’s health - from shrapnel wounds and malnutrition to battered and beleaguered hospitals and clinics.

But the impact of the crisis that has raged in the world’s youngest country since late 2013 surpasses anything he saw during the two-decade civil war that tore Sudan in half.

“The emergencies in the past were more localized. There wasn’t as much displacement and less impact on public health,” says Dr Abubakar, a medical officer and epidemiologist. “This conflict is very different. In the past eight months we have seen more fighting spread out over more than half of the country, and many more people displaced.”

Large-scale displacement

Violence has displaced more than 1.8 million people. Over 10 000 have died in 2014 through conflict and disease outbreaks. Almost 450 000 have fled to neighboring Ethiopia, Kenya, Sudan and Uganda. While the current state of nutrition and food supply is stable, the situation could worsen towards the end of the year and into 2015. The destruction of health facilities and displacement of health workers have stretched an already vulnerable health system to breaking point.

In February 2014, WHO categorized South Sudan’s health crisis as a “Grade 3” – the highest level of humanitarian emergency. This is one of five Grade 3 parallel crises, in which WHO is coordinating the health response. The others are the Ebola outbreak in West Africa, and the humanitarian emergencies in Central African Republic, Iraq, and Syria.

WHO leads the group of organizations providing humanitarian health care in South Sudan. From January through mid-August 2014, the group – known as the Health Cluster – delivered more than 2.3 million medical interventions. “It is a very big challenge for humanitarian agencies in general, but it is unique in terms of health, as WHO and several partners have had to provide the bulk of the leadership, and the services, due to the fragility of the government,” Dr Abubakar says.

Controlling cholera, kala-azar, measles

Although there have recently been fewer cases of cholera nationwide, the disease is a cause of concern in three states - Eastern Equatorial State, Central Equatorial State, and parts of Upper Nile State - due to limited access to safe drinking water and sanitation. As of 14 September, 2014, more than 6000 cases of cholera, and 139 deaths, had been reported.

Health partners are also tackling a widening outbreak of the deadly kala-azar disease, or visceral leishmaniasis, which is carried by sandflies. Already this year, there have been more than 4000 cases of this disease. On just one day in August, 34 people died.

Around two-thirds of South Sudan’s internally displaced people live in flood-prone areas. With the recent onset of the rainy season, health service providers have more than doubled their efforts to prevent and treat malaria in camps. Malaria is a major problem in places like Mingkaman, in Lakes State, where the disease accounts for almost 40% all outpatient consultations and over 80% of all health facility admissions.

Measles is another problem. Although agencies have run emergency vaccination campaigns, between January to mid-August, more than 3500 cases, and 170 deaths, had been reported. Almost all were recorded in displaced people’s camps. Mass measles and polio vaccination campaigns have been conducted in the conflict-affected states since July 2014, in addition to the 400 000 displaced children who were vaccinated in the first four months of this year.

WHO is also supporting the Government of South Sudan to prepare for any possible cases of Ebola virus disease. No cases have been reported in South Sudan linked to the 2014 West African outbreak, but South Sudan has experienced four previous outbreaks. A task force has been formed, isolation and treatment facilities set up, trainings conducted for health workers, and risk communication through radio spots, posters and leaflets and screening of new arrivals into the country is being conducted at the airport and key border crossings.

South Sudan: International community calls on leaders of South Sudan to put their people first and end the conflict

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Source: UN Office for the Coordination of Humanitarian Affairs
Country: South Sudan
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(New York, 25 September 2014) Millions of people hit by conflict and severe food insecurity need urgent help in South Sudan. World leaders, aid chiefs and other senior representatives came together today at the United Nations to raise awareness of the urgency of the humanitarian situation and call for a peaceful solution to the crisis.

Nearly two million people have been forced from their homes by violence since last December. Almost half a million people have crossed borders into neighbouring Ethiopia, Kenya, Sudan and Uganda, while four million people – more than a third of the entire country – are facing alarming food insecurity.

Led by UN Secretary-General Ban Ki-moon, keynote speakers at the meeting – including H.E. Dr. Aisha Abdullahi, Commissioner for Political Affairs of the African Union Commission, and the Ministers for Foreign Affairs of Ethiopia and Norway, among others, – called for a sustainable and peaceful solution to the crisis.

“I have told the parties there is no military solution to the conflict. I call today, once again, on the leadership of both sides to find an inclusive and mutually agreed power sharing arrangement to start a transitional phase of governance,” said the Secretary-General. “Those responsible for atrocities must face justice through a mechanism that meets international standards. The leaders must protect civilians, allow humanitarian access and guarantee the safety of aid operations.”

Nearly forty Member States and regional bodies took part, underscoring the high priority this crisis holds for the international community.

Senior representatives of Médecins Sans Frontières, the International Committee of the Red Cross, the UN Peacekeeping Chief and the SG’s Special Representative for Children and Armed Conflict joined Under-Secretary-General for Humanitarian Affairs and Emergency Relief Coordinator, Valerie Amos, in highlighting the appalling situation faced by the most vulnerable South Sudanese, especially women and children.

“Working with our partners we may have managed to avert a famine situation in South Sudan this year. However, the real risk of famine remains for at least 2.5 million people in the coming months, while millions more fear renewed fighting,” warned USG Amos. “It is vital that the political leaders in South Sudan put their people first. Aid organizations cannot solve this man-made crisis – we can only try and help people deal with the dire consequences.”

Humanitarian agencies are seeking to raise US$1.8 billion for South Sudan by the end of 2014 so that aid workers can deliver basic life-saving supplies and services. During the event the United Kingdom, the Netherlands, Sweden, and the European Union pledged more than US$106 million in new funding for humanitarian action, and an additional CERF allocation of $60 million was announced.

In conclusion, USG Amos noted that the international community must ensure that the leadership of South Sudan recognizes the seriousness of the situation: “We have to put the people first.”

South Sudan: UN chief tells South Sudan leaders to heal suffering they caused

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Source: UN News Service
Country: South Sudan

25 September 2014 – United Nations Secretary-General Ban Ki-moon today blamed the dire humanitarian situation in South Sudan on the country’s leaders, telling them: “You opened the wounds that have caused so much suffering. Now heal them.”

And in a message to world leaders, the UN chief said “the international community must remain committed to impose punitive measures on those responsible for the violence and impeding the peace process.”

Mr. Ban delivered the messages at a meeting chaired by UN Emergency Relief Coordinator Valerie Amos and held on the side lines of the General Assembly’s annual high-level debate that drew attention to the humanitarian situation in the world’s youngest nation.

“The United Nations is supporting the people of South Sudan with the biggest humanitarian operation ever undertaken in a country,” Mr. Ban said.

“Around 4 million people – more than a third of the entire country – suffer alarming food insecurity,” he said. “Unless we act quickly, some 50,000 children could die before the end of this year.”

The conflict that began in mid-December 2013 in South Sudan sent nearly 100,000 civilians fleeing to UN peacekeeping bases around the country, and placed millions at risk of hunger and disease. Despite the signing of a ceasefire, South Sudan has experienced several bouts of violence over the past couple of months.

In addition to those sheltering at UN bases, Mr. Ban recounted that nearly 2 million people have fled their homes, and nearly half a million have crossed borders into neighbouring countries. “The dire humanitarian situation is primarily man made,” he said.

Ms. Amos, who is also Under-Secretary-General for Humanitarian Affairs, announced that she was releasing $60 million from the UN Central Emergency Response Fund (CERF) for South Sudan and the region. The Fund receives contributions from various donors – mainly governments, but also private companies, foundations, charities and individuals.

She noted that while the crisis of famine has been averted for the immediate future, the situation remains “extremely fragile.”

“We have to put the people first,” Ms. Amos said.

Blaming the leaders of South Sudan for a country that is failing its people, the Secretary-General added: “You opened the wounds that have caused so much suffering. Now heal them. The parties owe this to their people and future generations.”

He called again on the leadership of both sides – the Government of South Sudan and the Sudan People’s Liberation Army in Opposition – to find an inclusive and mutually agreed power-sharing arrangement to start a transitional phase of governance.

The UN chief said those responsible for atrocities must face justice through a mechanism that meets international standards, stressing that “there can be no amnesty for anyone responsible for killing innocent civilians.”

Hervé Ladsous, the Under-Secretary-General for Peacekeeping Operations, said that an additional 5,000 peacekeepers were on their way to the country, but also noted the many impediments to the freedom of movement of both peacekeepers and humanitarian workers that are undermining their capacity to do their jobs in South Sudan.

The interactive session on South Sudan featured a number of speakers, including top officials from partner humanitarian organizations such as the International Committee of the Red Cross (ICRC) and Médecins Sans Frontières (MSF).

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